Crise des urgences: l'association des médecins urgentistes rejoint la grève

Grève des urgences au CHU de Nantes, le 17 août 2019 - LOIC VENANCE / AFP
L'association des médecins urgentistes de France (Amuf) a décidé jeudi de rejoindre la grève aux urgences, première organisation de médecins à rallier ce mouvement mené depuis près de six mois par des personnels paramédicaux, a annoncé son président Patrick Pelloux.
"Argent inadapté"
"On a décidé de rejoindre le mouvement", a déclaré devant la presse Patrick Pelloux, accompagné notamment d'Hugo Huon, le président du collectif Inter-Urgences à l'origine de la grève. "On n'est pas du tout d'accord" avec les mesures dévoilées lundi par le gouvernement et chiffrées à 750 millions d'euros jusqu'en 2022. "Cet argent est totalement inadapté", a-t-il ajouté.
"On n'est pas du tout d'accord" avec les mesures dévoilées lundi par le gouvernement et chiffrées à 750 millions d'euros jusqu'en 2022. "Cet argent est totalement inadapté", a-t-il ajouté.
"Nous demandons aux médecins urgentistes de se déclarer grévistes dans les services déjà en grève", indique Patrick Pelloux, lançant "un appel aux autres syndicats (de médecins hospitaliers) pour qu'ils prennent leurs responsabilités."
Plan inutile et délétère
"Ce plan est inutile et délétère, il ne répond pas aux problèmes qu'on a depuis des années", s'est agacé le président de l'Amuf, déplorant notamment le futur "service d'accès aux soins" promis par la ministre pour réguler les appels aux secours, "irréalisable compte tenu des problèmes de recrutement dans les Samu".
"On sait pertinemment que cet argent est pris aux autres", a-t-il lancé, plaidant pour une prise en compte de "la problématique globale de l'hôpital".
"L'entrée des médecins en grève nous ouvre de nouvelles possibilités pour marquer la contestation", s'est félicité Hugo Huon, qui souhaite une extension du mouvement à tous les services hospitaliers.
L'Amuf s'associera désormais à toutes les actions prévues par le collectif, comme les rassemblements locaux prévus le 26 septembre.
Pas de revalorisation salariale
Le plan de "refondation" des urgences hospitalières présenté lundi par Agnès Buzyn prévoit également des "admissions directes" sans passage aux urgences pour les personnes âgées et une meilleure "gestion des lits" disponibles dans les hôpitaux.
Mais pas les revalorisations salariales de 300 euros net mensuels ni les lits et effectifs supplémentaires réclamés par le collectif, qui a voté mardi la poursuite du mouvement. D'après l'Inter-Urgences, 250 services étaient en grève mardi.