Crise des urgences: Buzyn s'engage "à faire bouger les lignes dans les trois mois qui viennent"

La grève des urgences, entamée il y a près de six mois, va se poursuivre, malgré le plan d'action proposé par la ministre de la Santé lundi et la somme de 754 millions d'euros qui lui sera alloué. Les grévistes ont voté la poursuite du mouvement mardi, et des manifestations se sont déroulées ce mercredi à Paris, réunissant quelques centaines de personnes.
"La phase est à l'élargissement du mouvement. La ministre nous vend des mesures qui sont des gadgets et ne met pas un euro de plus sur la table. Les 750 millions d'euros n'existent pas, il s'agit de la réallocation de crédits dans le cadre de la loi santé 2022", a dénoncé Christophe Prudhommme, porte-parole de l'association des médecins urgentistes de France, lors du rassemblement parisien.
Trois groupes de travail mis en place
Agnès Buzyn, invitée ce mercredi soir sur notre plateau, a assuré vouloir montrer au monde médical qu'elle va "mettre de suite en place les mesures pour les soulager".
"Dès la semaine prochaine, je vais annoncer trois groupes de travail sur comment faire évoluer leurs compétences aux urgences, sur la gestion des lits et sur l'accueil des personnes âgées aux urgences. Mon objectif est de les soulager dans les semaines qui viennent. Ce budget sur trois ans, c'est 80% de ressources humaines, afin de recruter du personnel. Tout n'ira pas aux urgences. Il y aura du personnel pour la gestion des lits dans les hôpitaux, du personnel pour répondre au téléphone. [...] J'ai également annoncé l'ouverture de lits là où il y a des besoins. Certains peuvent être trouvés en interne, mais d'autres hôpitaux souffrent d'un défaut de lits et j'ai proposé qu'on ouvre des unités", s'est défendue la ministre.
"On va aider les professionnels à retrouver du souffle"
La ministre de la Santé a assuré "voir les grévistes" et affirmé qu'elle allait "continuer à recevoir les syndicats".
"Ils sont sous pression, ils demandent des postes, des lits, mais les passages aux urgences augmentent chaque année de 3 à 4% par an. [...] Plutôt que de considérer qu'il faut les augmenter en taille je préfère dire qu'il y a tout un tas de patients qui peuvent être traités ailleurs, autrement, mieux et sans attendre...[...] On va aider les professionnels à retrouver du souffle, à retrouver du sens et du temps pour soigner", a-t-elle promis.
Agnès Buzyn s'est engagée à "faire bouger les lignes dans les trois mois qui viennent".