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Coronavirus: certains hôpitaux d'Île-de-France atteignent les "limites extrêmes" de leurs capacités

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Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, assure que "ce soir ou demain", certains hôpitaux d'Île-de-France atteindront les limites de leurs capacités d'accueil. Il appelle à un transfert des malades vers des régions moins touchées par le coronavirus.

L'Île-de-France est l'une des régions françaises les plus touchées par la pandémie de coronavirus. A tel point que certains hôpitaux commencent à être débordés. "En Seine-et-Marne, on sera sans doute ce soir ou demain aux limites extrêmes des capacités d'accueil", assure Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France.

"Il faut être lucide, regarder les choses en face et faire jouer la solidarité régionale", demande-t-il. "On a encore en France des hôpitaux qui sont moins sollicités, ça ne veut pas dire que dans les semaines qui viennent ils ne le seront pas à leur tour, mais pour quelques jours, quelques semaines, on peut sans doute compter sur eux."

Il demande à ce que la situation soit prise en charge maintenant. "Il faut organiser des transferts de patients, sinon on risque de ne pas pouvoir prendre en charge tous les patients et de faire reposer sur les soignants le choix de soigner tel patient plutôt que tel autre. Ce sont des choses qu'il faut évidemment éviter."

"On pousse les murs"

Ses propos font écho à l'avertissement de Bruno Riou ce vendredi. Le directeur médical de crise de l'AP-HP assure qu'il faut rapidement commencer à transférer des patients atteints de coronavirus hors d'Île-de-France pour préserver la capacité d'accueil des hôpitaux de la région.

"On pousse les murs partout pour accueillir le plus possible ces patients en réanimation, (mais) on n'est pas encore au plateau de la courbe de l'épidémie, il va falloir trouver des solutions" a déclaré le professeur Riou interrogé sur France Inter.

"Aujourd’hui de la même façon que dans l'Est de la France ont été utilisés des transferts inter-régionaux, il faut aussi qu'on commence à transférer des patients dans des régions qui sont le moins touchées et qui ont des disponibilités en lits de réanimation", a-t-il poursuivi, en référence aux récentes évacuations depuis l'Alsace, région la plus touchée par l'épidémie et où les services de réanimation sont saturés.

"Il faut qu'on le fasse dès maintenant en Ile-de-France, le but c'est de retrouver de la disponibilité pour les malades de demain ou d'après-demain," a-t-il dit, tout en soulignant que les services de l'AP-HP n'étaient pas encore à saturation.

Il a confirmé les informations selon lesquelles plus aucun lit de réanimation n'était disponible dans le département de Seine-Saint-Denis, mais a assuré qu'il "faut raisonner au niveau d'une région, et sur l'Ile-de-France aujourd'hui on n'est pas en manque de lits". "Juste à côté il y a d'autres lits de réanimation disponibles", a-t-il souligné, relevant une inadéquation entre la population du département et les infrastructures médicales disponibles.

Camille Sarazin avec AFP