Colombes: avec 37 soirées recensées depuis novembre, les riverains d’un Airbnb sont à bout
Depuis le mois de novembre, ils ont compté 37 soirées. A Colombes, ces habitants ne sont pas riverains d'une salle des fêtes mais d'un loft, proposé à la location sur Airbnb. S'il est autant plébiscité par les fêtards, c'est notamment parce que l'annonce mise en ligne mentionne explicitement la possibilité d'organiser "fêtes et événements" dans ce logement.
"Quand on fait une recherche par mot-clé et qu'on cherche des fêtes, il y n'y a pas beaucoup de bien qui le proposent aussi clairement que celui-ci et typiquement, chaque location donne lieu à des fêtes", explique un voisin qui souhaite garder l'anonymat.
Chaque week-end, ce sont donc plus d'une vingtaine de personnes qui défilent à chaque fois dans la cour de cette copropriété et autant de personnes qui ont accès aux parties communes de l'immeuble. Des allers et venues qui inquiètent les voisins.
"C'est de l'insécurité parce que les gens sont violents, se battent entre eux. Quand on veut leur parler, évidemment ils sont agressifs avec nous donc c'est une insécurité au quotidien et potentielle à l'avenir, dès lors qu'ils ont le code et qu'ils peuvent accéder à l'immeuble", poursuit ce voisin.
Recours auprès d'Airbnb
N'ayant pas trouvé de compromis avec le propriétaire, les habitants de l'immeuble ont décidé de contacter Airbnb et réclamé que la plateforme prenne des mesures. La réponse d'Airbnb n'a pas vraiment répondu à leurs attentes.
"Nous avons partagé vos préoccupations avec l'hôte Airbnb en question et leur avons suggéré des solutions pour résoudre le problème à l'avenir. Nous continuerons de prendre note de toutes les plaintes ou problèmes soulevés à l'égard de cette inscription", indique le mail de la plateforme. Face à cette réponse, les voisins font part de leur découragement.
"J'avoue qu'un matin j'ai pleuré, je n'ai pas pu aller au travail parce que je me disais, personne ne nous écoute. On va subir ça encore combien de fois?", s'interroge une voisine, qui s'est fait prescrire des somnifères pour dormir.
Des logements loués sur de multiples plateformes
Mais avec la multiplication des plateformes de location, ce genre de conflit est difficile à régler.
"On sait très bien que les propriétaires d'un appartement ne met pas son appartement que sur une plateforme, il le met sur plusieurs plateformes ce qui permet de diluer un peu les recherches puisque beaucoup de ces locations, en plus, sont totalement illégales", insiste Gilles Pourbaix, président de l'association Vivre Paris qui milite pour "le droit de dormir la nuit".
Les associations de riverains demandent une législation plus stricte.
Dans un communiqué publié début décembre, Airbnb a annoncé mettre en place à partir de début 2020 de nouvelles règles pour encadrer l'organisation de soirée dans des logements de la plateforme.