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Société

Chambres à gaz: l'amende de 30.000 euros confirmée pour Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN, au tribunal de Nanterre le 5 octobre 2016 pour contester son exclusion du parti

Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN, au tribunal de Nanterre le 5 octobre 2016 pour contester son exclusion du parti - PHILIPPE LOPEZ, AFP/Archives

La condamnation à 30.000 euros de Jean-Marie Le Pen pour avoir qualifié une seconde fois les chambres à gaz de "détail", a été confirmée par la cour d'appel de Paris.

La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la condamnation de Jean-Marie Le Pen à 30.000 euros d'amende pour avoir de nouveau qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, en avril 2015. Le président d'honneur du Front national, 88 ans, a été reconnu coupable de contestation de crime contre l'humanité.

La cour a également confirmé, à titre de peine complémentaire, une mesure de publication d'un communiqué judiciaire dans trois journaux. Jean-Marie Le Pen avait en outre été condamné à verser au total 10.001 euros de dommages et intérêts à trois associations parties civiles.

"Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée"

Jean-Marie Le Pen avait déjà été condamné à deux reprises, au civil, par la justice française pour ces propos, tenus pour la première fois en 1987. Condamnés par sa fille Marine qui lui a succédé à la tête du FN, ces propos avaient, entre autres, entraîné la suspension, ensuite annulée par la justice, de Jean-Marie Le Pen du parti qu'il a longtemps incarné, puis son exclusion.

Une exclusion validée par la justice mi-novembre, mais Jean-Marie Le Pen reste président d'honneur du FN, décision dont le parti d'extrême droite a fait appel. Le 2 avril 2015, au journaliste Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait s'il regrettait d'avoir qualifié les chambres à gaz de "détail", Jean-Marie Le Pen avait répondu: "Pas du tout. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre, à moins d'admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz".

"Dénaturation" des propos

Le journaliste l'avait alors relancé, demandant si "des millions de morts" pouvaient être qualifiés de "point de détail". "C'est pas un million de morts, c'est les chambres à gaz", "moi je parle de choses précises. Je n'ai pas parlé de nombre de morts. J'ai parlé d'un système. J'ai dit que c'était un détail de l'histoire de la guerre", avait insisté l'ancien leader frontiste.

Lors de l'audience, le 15 décembre dernier, l'avocate générale avait requis la confirmation de la peine prononcée en première instance et étrillé la "persistance" de Jean-Marie Le Pen à tenir ces propos, son "discours haineux". Son avocat François Wagner avait quant à lui invoqué une "dénaturation" des propos de son client.

G.D. avec AFP