Caroline de Haas se retire des réseaux sociaux

Caroline de Haas quitte les réseaux sociaux - XAVIER LEOTY / AFP
Dans un billet publié ce lundi sur le site de Mediapart, Caroline de Haas annonce quitter les réseaux sociaux "pour un temps indéterminé".
"Après plusieurs jours d’insultes et de harcèlement, je quitte les réseaux sociaux. (…) Je suis fatiguée de ces violences", écrit-elle.
Une décision qui intervient après plusieurs polémiques déclenchées par la militante féministe. La semaine dernière, elle déclarait notamment dans un interview accordée à L’Obs qu’"un homme sur deux ou sur trois est un agresseur". Une sortie très commentée qui lui a valu un flot de critiques.
Or, selon elle, les propos rapportés par le magazine ont été tronqués. Caroline de Haas tente de rétablir la vérité et affirme avoir dit, sous la forme interrogative: "Si une femme sur deux est victime, combien d’agresseurs nous entourent? Est-ce un homme sur deux? Un homme sur trois? Je n’en sais rien. Je sais juste que c’est beaucoup." Et de poursuivre en indiquant que "le journaliste a décidé, sans me faire relire ou valider mes propos, de titrer ‘Un homme sur deux ou trois est agresseur’, déclenchant ainsi une vague de haine et de harcèlement sur les réseaux sociaux".
Marlène Schiappa "a enfoncé le clou. Et moi avec"
La militante reproche par ailleurs à Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les hommes et les femmes, d’avoir amplifié la polémique en intervenant sur notre antenne:
"Elle n’a pas choisi d’expliquer que je n’avais pas tenu ces propos, elle n’a pas fait état du fait que depuis quelques jours, j’étais la victime d’injures sexistes et tout le tralala. Non. Elle a enfoncé le clou. Et moi avec. (…) Merci madame la Secrétaire d’État", s'agace-t-elle.
Éric Naulleau a "décidé de se payer une militante féministe"
Dans son billet, Caroline de Haas revient également sur les accusations de viols et d’agressions sexuelles portées à l’encontre de responsables de l’Unef, syndicat étudiant dont elle était secrétaire générale de 2006 à 2009.
"Les responsables de ces violences: les agresseurs. Pour Twitter, non. La responsable, c'était moi. Parce qu'à l'époque, je n'avais pas vu ces violences, c'est que j'étais complice. Éric Naulleau a posté un tweet qui a re-déclenché une vague de haine inouïe. Éric Naulleau aurait pu viser les agresseurs. Il aurait pu dire un mot gentil pour les femmes victimes. Il aurait pu avoir un mot sympathique pour moi qui avait été victime de viol lors que j'étais étudiante. Non, il a décidé de se payer une militante féministe", dénonce-t-elle.
"Votre temps est bientôt révolu"
Et Caroline de Haas de rappeler qu’"il y a 10 ans", elle n’était pas "une militante contre les violences sexistes et sexuelles" mais "une femme, une victime de violences, qui n’était pas formée pour détecter les violences dans (son) entourage". "Les seuls responsables des violences, ce sont les agresseurs", rappelle-t-elle.
Celle qui se dit "fatiguée de ces espaces sur lesquels des agresseurs, par milliers" la "harcèlent et l’insultent en toute impunité" va donc se mettre en retrait des réseaux sociaux, soulignant "qu’on peut changer le monde sans être sur les réseaux sociaux". Car la militante féministe entend bien poursuivre son combat:
"Je le dis donc aux agresseurs et à leurs alliés avec beaucoup de sérénité, de détermination et d’enthousiasme: votre temps est bientôt révolu. Nous allons en finir avec les violences contre les femmes", conclut-elle.