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Société

Carburants : vers une aide financière pour les plus modestes ?

Le gouvernement pourrait venir en aide aux ménages les plus modestes

Le gouvernement pourrait venir en aide aux ménages les plus modestes - -

L’allègement de la taxe sur les carburants mis en place en août expirant à la fin du mois de novembre, le ministère de l'Economie envisage d’aider les ménages les plus modestes pour les « protéger » de l'envolée des prix à la pompe.

Alors qu’en août le gouvernement baissait la taxe sur les carburants afin de limiter l’envolée des prix des carburants, le ministère de l’Economie pourrait désormais venir en aide aux ménages les plus fragiles, l’allègement de taxe sur les carburants consenti en août touchant à sa fin dans quinze jours.
Avec cette baisse de taxe en août dernier, outre la baisse de 3 centimes, les efforts devaient être partagés avec les distributeurs et les pétroliers, qui ont rogné sur leur marge. Au total, les prix à la pompe devaient baisser de 6 centimes. Un pari tenu, largement aidé par la baisse du cours du pétrole ces dernières semaines. Selon le site spécialisé carbeo.com, depuis septembre, le litre de sans plomb 98 a perdu 7,9 centimes (-4,8%) pour s'établir à 1,557 centime le litre en moyenne. Même tendance pour le sans plomb 95, qui a baissé de 6,4 centimes (-4,1%), à 1,510 centime. Enfin, le gazole a fondu de 3,9 centimes (-2,8%), pour atteindre 1,379 centime le litre.

Une mesure qui coûterait plusieurs millions d'euros par an

Selon le Journal du Dimanche, Bercy souhaiterait mettre en place une aide financière pour les bas revenus. L'allocation pourrait ainsi profiter aux 2 millions d'allocataires de la couverture maladie universelle (CMU). Y compris, donc, ceux qui n'ont pas de voiture. L'ennui, c'est que cette mesure coûterait plusieurs centaines de millions d'euros à l'Etat. « On peut avoir une approche essence stricto sensu ou mobilité », répond Bercy. Le gouvernement devrait trancher le 28 novembre.

« Une décision farfelue »

« En tout état de cause, même les compagnies pétrolières ne pouvaient pas continuer à ne pas avoir leurs marges », constate Christian Roux. Le président du Comité professionnel de la distribution de carburants (CPDC) ne voit pas comment un allègement de la taxe sur le carburant pourrait être tenable sur le long terme : « Même les grandes surfaces ne peuvent pas continuer: impossible de vendre sans marge. Il y a des frais à payer. Vous connaissez des commerçants qui vendent sans couvrir leurs frais généraux ? C’était complètement farfelu comme décision de la part de Pierre Moscovici », juge Christian Roux.

« Regrettable de créer une dépense supplémentaire »

« Il n’y a plus beaucoup d’argent dans les caisses de l’Etat et on trouve le moyen d’en dépenser un peu plus alors que cela va représenter des sommes dérisoires, poursuit le représentant des patrons de stations-service, qui ne comprend pas l'utilité d'une "aide carburant" aux plus modestes. Les gens achètent environ 1 400 euros de carburants dans l’année. Il me semble qu’il y a des dépenses dans les ménages qui sont beaucoup plus importantes que celle-ci : alimentation, entretien, loyers… Faites le calcul de vos dépenses et vous verrez que le carburant ne représente qu’une petite dépense. C’est regrettable de créer une dépense supplémentaire et qu’il faudrait se pencher sur d’autres solutions et ailleurs que sur la carburant ».

T.de Dieuleveult avec B.Smadja