"C'est lui qui devrait être maire": Rodrigue Petitot, figure du mouvement contre la vie chère en Martinique

Malgré l'accalmie apparente, les manifestants veulent poursuivre leur action. Toujours sous couvre-feu nocturne, la Martinique est toujours le théâtre d'affrontements, de barrages, de pillages ou de tirs par arme à feu contre les forces de l'ordre.
Depuis plus d'un mois maintenant, le département antillais comptant environ 350.000 habitants est en proie à une mobilisation contre la vie chère, qui a dégénéré en émeutes.
"C'est lui qui mène les négociations"
Malgré les promesses de négociations, les leaders du mouvement veulent poursuivre leurs actions. Et parmi eux, Rodrigue Petitot, président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), présenté comme l'un des leaders de la mobilisation contre la vie chère.
À 42 ans, c'est lui qui mène les négociations et qui qualifiait les violences comme étant "de la légitime défense", comme il le confiait à l'AFP la semaine dernière.
"Ce combat, c'est nous-même, pour nous-même, par nous-même", prône-t-il au micro de BFMTV au milieu d'un barrage dans un quartier de Saint-Joseph.
Très populaire en Martinique, celui que l'on surnomme "le R", totalise quatre peines de prison, dont une dernière en 2016 pour trafic de stupéfiants. "Ils peuvent remercier le ciel que j'ai une famille qui a su m'encadrer", lance Rodrigue Petitot, qui se réjouit du "tremplin pour pouvoir lutter contre les injustices", ajoutant que "la prison, c'est l'école du crime".
Dans les rues de Fort-de-France, ils sont nombreux à se reconnaître en lui. "C'est une légende! Tout le monde est pour lui, il faut le suivre. Nous, on s'en fout des élus, c'est lui qui devrait être maire. Je n'ai jamais voté, mais si je devais voter, je voterai pour 'le R!'." Un seul mot d'ordre pour Rodrigue Petitot et ses partisans: que les prix en Martinique soient équivalents à ceux pratiquer en Métropole.
Dans le viseur de l'Intérieur
En déplacement au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait martelé qu'il fallait "à la fois rétablir l'ordre et donner aux Martiniquais une perspective précisément vis-à-vis de la vie chère."
Il en profitait pour évoquer la nécessité de "judiciariser un certain nombre d'individus" engagés dans la mobilisation. "Je pense particulièrement à un qui sort de prison, de quatre ans de prison, qui a fait du trafic", a-t-il poursuivi dans une allusion à Rodrigue Petitot.