Bordeaux: un second père soupçonné d'avoir jeté son bébé dans la Garonne

Les enquêteurs bordelais soupçonnent deux pères d'avoir jeté leurs enfants dans la Garonne. - Pascal Guyot - AFP
Un nouveau cas d'infanticide suspecté à Bordeaux. Un père de famille de 34 ans vivant à Libourne, en Gironde, est soupçonné d'avoir jeté vendredi son enfant, une fillette de 21 mois, dans la Garonne. Il avait prévenu lui-même la police, en parlant d'une chute accidentelle. Une affaire qui rappelle celle survenue au début du mois.
Les faits remontent à vendredi. Vers 20 heures, le père de la fillette, un employé de supermarché, appelle affolé les forces de l'ordre. Alors qu'il se promenait sur le Pont de pierre, un pont historique du centre-ville de la capitale girondine, son enfant, âgée de 21 mois, dont il avait la garde, serait tombée dans le fleuve. Elle aurait donné un coup de pied avant d'être déséquilibrée et de faire une chute dans un fleuve bien connu pour ses forts courants.
"Peu vraisemblable, peu crédible"
Appelés sur place, les pompiers déclenchent immédiatement des recherches terrestres et fluviales. Deux embarcations, dont une équipée d'une caméra thermique, sondent le fleuve. Des battues terrestres sont menées des deux côtés de la rive. Le dispositif ne donne pas de résultats et rapidement, les enquêteurs doutent de la version du père.
"Nous avons un faisceau d'éléments qui permettent de remettre en cause la version" du père de famille, a indiqué le parquet. Placé en garde à vue puis mis en examen pour homicide volontaire sur mineur de moins de quinze ans, le scénario est considéré par les enquêteurs "peu vraisemblable", avec une description des faits jugée "peu crédible". De plus, aucun témoin de la scène n'était non plus présent au moment du drame dans une zone considérée comme passante.
Inspiré d'un autre fait divers?
A ces premiers éléments, s'ajoute la relation "très conflictuelle" que rencontraient les parents, séparés depuis l'été. Une procédure judiciaire était en cours devant le tribunal de Libourne était en cours et devait statuer prochainement sur la garde de l'enfant.
Cette nouvelle affaire d'infanticide est particulièrement marquante alors que le 11 novembre dernier, le père d'un bébé de quatre mois s'était dénoncé auprès de passants après avoir jeté son nourrisson également dans la Garonne depuis les quais du centre-ville. L'enquête avait également mis en lumière une "vive tension conjugale" dans les jours qui avaient précédé les faits.
Pour ces faits passibles de la réclusion à perpétuité, ce père de famille de 30 ans avait également été mis en examen pour homicide volontaire sur mineur de moins de quinze ans. Quant à savoir si le premier a donné des idées à l'autre, la justice reste prudente. "On s'est tous posé la question", admet un représentant du parquet de Bordeaux.