Béziers: la campagne d'affichage en soutien aux migrants ne verra pas le jour

En réponse à une affiche anti-migrants de Robert Ménard, une campagne "humaniste" a été lancée à Béziers. Les affiches pro-migrants étaient prêtes mais l'annonceur se serait finalement rétracté.

"Droit d'asile, devoir d'accueil." Le ton donné aux affiches de soutien aux migrants qui devaient arriver dans Béziers mardi est bien loin de celui choisi par Robert Ménard en octobre dernier.

Il y a quelques semaines le maire de la commune, proche du FN, avait lancé une campagne d'affichage anti-migrants:

"L'Etat nous les impose, ça y est ils arrivent".

"Ils" sont 40 migrants supplémentaires à être accueillis dans le Cada (Centre d'accueil de demandeurs d'asile) de la ville, portant leur nombre à 90.

Près de 6.000 euros de dons

Dans la foulée, Julien Chollet, qui a lancé la campagne de contre-affichage, était dans l'incompréhension. "Je pensais que cette affiche était un fake mais il faut croire que non...", racontait-il sur Facebook. Pour répondre au maire de Béziers, il a alors lancé sa propre campagne. Après avoir récolté près de 6.000 euros et contacté un annonceur ainsi qu'un dessinateur, sa "campagne humaniste pour l'accueil des migrants à Béziers" est pour l'instant tombée à l'eau.

A Sud Ouest, il explique que la société d'annonceurs Giraudy s'est rétractée, "on m'a fait savoir que finalement ce n'était pas possible". Sur la page Facebook relayant la campagne, on assure que l'afficheur a pris cette décision "de manière brutale".

La société de son côté répond à Sud Ouest que "l'affiche à Béziers n'est pas disponible à cette date, et même si cela avait été possible, nous refusons tout message à caractère politique". Julien Chollet compte contacter d'autres sociétés d'affichage pour diffuser la campagne. 

Après l'installation des affiches de Robert Ménard, les associations Esprits libres et Cultures solidaires avaient saisi la justice en référé liberté. Une requête rejetée par le tribunal administratif de Montpellier, le 24 octobre dernier. 

Mélanie Longuet