Barrage de Sivens: 8 interpellations après des violences à Nantes

Des manifestants contre les violences policières entre dans une agence bancaire saccagée, le lundi 27 octobre, à Nantes. - Georges Gobet - AFP
Plus d'une dizaine de manifestations et rassemblements dénonçant les "violences policières" ont eu lieu lundi dans toute la France après le décès dimanche de Rémi, un manifestant de 21 ans, sur le site du barrage contesté de Sivens dans le Tarn lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Lundi soir, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a "invité chacun" à la "retenue et la responsabilité", précisant que le gouvernement est attaché à ce que "toute la lumière soit faite", dans cette affaire. Cet appel n'a manifestement pas été entendu à Nantes où des échauffourées ont éclaté. Huit personnes ont été interpellées, dont cinq ont été placées en garde à vue, apprenait-on mardi.
Affrontements à Nantes
A Nantes où les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes se sont plusieurs fois violemment opposés aux forces de l'ordre depuis 2012, plus de 600 personnes se sont rassemblées en fin de journée près de la préfecture pour "exprimer leur colère face à la violence d'État".
Ils ont allumé des bougies et déployé des banderoles, proclamant: "Vos armes non létales tuent. On n'oubliera pas. Résistance" ou "Nantes-Toulouse-Montreuil. Solidarité contre les violences policières".
Les manifestants ont ensuite défilé dans les rues derrière la banderole: "Barrage Testet. Mort de Rémi. Ni oubli ni pardon ACAB" (All cops are bastards, Tous les flics sont des salauds, ndlr). Plusieurs vitrines de banque ont été abîmées ou brisées et les policiers ont fait usage de gazs lacrymogènes. A la tombée de la nuit, les CRS finissent par intervenir, confronté à quelques dizaines de délinquants armés de barres de fer venus saccager les centre-villle. "Ils n'ont qu'une volonté, c'est en découdre avec les forces de l'ordre et c'est tout simplement intolérable", constate Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Mobilisation à Rennes, Brest, Paris, Bordeaux, Lyon
A Rennes ils étaient 300 autour d'une banderole sur laquelle était écrit: "La police tue, appel à la révolte", puis ils sont partis manifester dans les rues, jetant des pétards et scandant: "Flics, porcs, assassins!". Vers 20 heures ils ont rassemblé des poubelles qu'ils ont incendiées à un carrefour du centre-ville.
Place de l'Hôtel de ville à Paris une centaine de personnes se sont réunies et ont allumé des bougies. Un pancarte proclamait : "Pour Rémi, ni oubli ni pardon". A Brest une centaine de manifestants se sont rassemblés place de la liberté et ils étaient une centaine également en fin d'après-midi sur le Vieux Port à Marseille à l'appel notamment d'Europe Écologie Les Verts.
A Chambéry ils étaient une cinquantaine -parmi lesquels des opposants au projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin- devant la préfecture de Savoie pour "protester contre les mesures répressives disproportionnées à l'encontre des citoyens qui dénoncent des projets inutiles, des conflits d'intérêt et des collusions".
A Bordeaux une centaine devant l'Hôtel de ville ont dénoncé "les violences policières" avec une banderole: "one mort time!. A Lyon, environ 130 personnes se sont rassemblées dans le calme et en silence, lundi soir, devant la préfecture du Rhône. A Strasbourg une trentaine de militants écologistes sont restés en silence devant la préfecture du Bas-Rhin, brandissant une pancarte : "Hommage à Rémi Fraisse".