Baignade dans la Seine: ces sites qui ouvriront aux Parisiens en 2025

C’est une promesse de longue date. En 1988, Jacques Chirac, alors maire de Paris, assurait qu’une prochaine dépollution de la Seine permettrait de s’y baigner dans les cinq années à venir. Trente ans plus tard, force est de constater que cet engagement n’a pas été tenu.
Mais le projet, qui figurait également dans le programme d’Anne Hidalgo en 2014, a refait surface ces dernières années et bénéficie maintenant d’un coup d’accélérateur depuis l’attribution des Jeux olympiques 2024 à Paris, dont les épreuves de triathlon et de nage en eau libre doivent se dérouler dans le fleuve francilien. La mairie de Paris annonce ce jeudi avoir retenu cinq sites parmi neuf spots potentiels pour accueillir des bassins ouverts au public, après une étude lancée il y a un an avec l’APUR (Atelier parisien d’urbanisme).
Un premier bassin pour les épreuves des JO en eau libre devrait voir le jour sur la rive droite de la Seine à Trocadéro-Champ de Mars dans le 16e arrondissement, non loin du Pont d'Iéna. Il pourrait ensuite ouvrir à la baignade pour tous.

Des baignades ouvertes à tous
Quatre autres lieux de baignade, accessibles à la baignade gratuite ont également été retenus. Aménagés sur le modèle du Bassin de la Villette, ils seront répartis à divers endroits de la capitale.

L’un verra le jour dans le 12e arrondissement (rive droite), entre le pont de Bercy et la passerelle Simone de Beauvoir. Un second ouvrira dans le 4e arrondissement (rive droite) au niveau du Parc Rives de Seine, entre le pont Notre-Dame et le Pont au Change. Le troisième se situera quant à lui dans le 1er arrondissement, toujours au niveau du Parc Rives de Seine, entre le pont Neuf et le Pont des Arts. Enfin, l’emplacement réservé au dernier se trouve dans le 16e arrondissement et plus précisément près de l’allée du Bord de l’Eau dans le Bois de Boulogne, entre le pont de Suresnes et le restaurant Le Gallion. À noter que la localisation exacte des sites peut être amenée à être modifiée d’une centaine de mètres.

Reste que toutes ces zones de baignade n’ouvriront pas à la même date. Si le spot du Trocadéro sera le premier en 2024, seulement pour les athlètes dans un premier temps, les autorités espèrent inaugurer les suivants en 2025. Néanmoins, ces ouvertures risquent d’être progressives et certains bassins pourraient devenir accessibles aux Parisiens au-delà de la date fixée. En effet, une qualité d’eau suffisante est nécessaire pour ouvrir à la baignade. Or, un bassin réservé aux Jeux olympiques ne demande pas autant de précautions ni de critères à remplir en termes de qualité de l’eau qu’un autre ouvert au grand public.
Un budget compris entre 1,2 et 1,4 milliard d'euros
Ces cinq sites font partie d’un vaste projet visant à créer pas moins de 26 zones de baignade dans la Seine, réparties dans 16 communes d’Ile-de-France. Un défi immense qui devra répondre à un enjeu majeur: la dépollution de l’eau du fleuve sur l’ensemble de la région.
Pour ce faire, l’Ile-de-France ne compte pas lésiner sur les moyens. Un budget compris entre 1,2 et 1,4 milliard d’euros est prévu. Il sera supporté par les différents acteurs amenés à intervenir pour dépolluer l’eau, à savoir l’APUR, la SIAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement francilien), les agglomérations, l’Agence de l’eau Normandie, etc. De son côté, la ville de Paris va débloquer 135 millions d’euros sur une période de huit ans, soit 17 millions d’euros par an en moyenne.

Une qualité de l'eau encore loin du compte
Ce budget doit permettre de financer un ensemble d’actions comme la création de réseaux d’assainissement à quai pour permettre le raccordement des bateaux et éviter le déversement des eaux usées dans la Seine, une meilleure végétalisation des toits pour éviter le ruissellement des eaux de pluie à Paris, la désimperméabilisation des sols dans les 12e et 13e arrondissement, également pour éviter le ruissellement…
Les autorités devront enfin mesurer la qualité de l’eau pour autoriser les Parisiens à se baigner dans la Seine. Pour cela, deux bactéries seront observées: les entérocoques intestinaux et l’Escherichia coli (E. coli). L’eau est jugée de bonne qualité et accessible à la baignade si les taux sont inférieurs à 330 UFC (unité formant colonie) par millilitre pour la première bactérie et 900 pour la seconde. Or, ils sont pour l’heure respectivement de 596 et 3490.
