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Société

Attentats de Paris: les oubliés de l'assaut de Saint-Denis 

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Un an après l’assaut lancé par le raid à Saint-Denis contre Abdelhamid Abaaoud, les habitants qui avaient été évacués ont le sentiment d’avoir été totalement oubliés. Si certains ont été relogés, d’autres vivent toujours à l’hôtel. Ils réclament d'être eux aussi reconnus comme victimes du terrorisme. .

L’immeuble porte encore les stigmates de l’assaut du 18 novembre 2015. Au 48 de la rue de la République, fenêtres obstruées et barrières bloquent l’accès au bâtiment, où le raid avait lancé son assaut contre Abdelhamid Abaaoud. Depuis ce jour-là, Magid, un ancien habitant n’était revenu qu’une seule fois.

"Après être sortis on a eu le droit à 10 minutes pour prendre le strict minimum", explique-t-il.

Depuis un an surtout, ils n'ont aucune nouvelle et réclament une indemnisation. Car cette nuit du 18 novembre, Léandro un autre habitant de l'immeuble a passé sept heures allongé par terre avec sa femme et ses enfants à entendre le bruit des balles. Ces derniers mois il tente non pas d'oublier mais au moins d'aller mieux dans un logement prêté par la mairie.

"C'est un appartement provisoire. On ne se sent pas chez nous", confie Léandro.

"Notre santé s'est dégradée"

Du provisoire qui s'éternise alors que son traumatisme et celui de sa famille ne cesse de s'amplifier. Dans l'appartement, Léandro dévoile un trou creusé par sa fille de 17 ans dans un pan de mur. Chaque nuit, la jeune fille tente de l'agrandir pour s'échapper si les terroristes reviennent. Des séquelles psychologiques évidentes pour la jeune fille et sa famille, pourtant jamais le statut de victime ne leur a été accordé.

"C'est bien qu'ils aient tué les terroristes, mais nous aussi notre santé s'est dégradée", souligne Léandro.

La situation est aussi très mal vécue pour certaines personnes blessées lors de l'attaque. C'est le cas de Nordine qui vivait juste au-dessus de l'appartement des terroristes. L'année dernière, il a reçu une balle dans le bras mais n'a jamais été pris en charge. Tout au plus a-t-il été installé dans une chambre d'hôtel, qu'il doit partager avec un ancien voisin. "Je vis avec le monsieur qu'au début je ne connaissais pas. C'est une petite chambre, on n'a pas le droit à des visites, on ne peut pas cuisiner, on ne peut rien faire", constate le jeune homme. 

Tous ces habitants voudraient pouvoir avoir accès eux aussi au fonds de garantie et être indemnisés en tant que victimes du terrorisme. Depuis un an, ils ont l'impression d'avoir été totalement oubliés par l'Etat. 

C. B avec Stéphanie Zenati et Amélie Pateyron