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Attaque dans le 18e: Cameleon, le robot démineur français utilisé par la police

Conçu par la société toulonnaise ECA, ce robot équipe le service de déminage de la Préfecture de Police de Paris depuis juillet 2015.

Conçu par la société toulonnaise ECA, ce robot équipe le service de déminage de la Préfecture de Police de Paris depuis juillet 2015. - ECA Group

Ce robot, utilisé par la police, est un appareil léger et téléguidé à distance par les démineurs pour intervenir partout où existe un risque d'explosion, comme jeudi midi devant le commissariat du XVIII arrondissement de Paris.

Un homme a été abattu par la police devant le commissariat du XVIIIe arrondissement de Paris, ce jeudi. Suspecté d'être équipé d'une ceinture d'explosifs, l'homme a été inspecté par un petit robot démineur aux faux-airs de Wall-E, le petit robot nettoyeur du dessin-animé de Pixar. 

Ce robot qui n'est pas américain mais français en fait. Son concepteur est le groupe ECA (acronyme d'Etudes et Constructions Aéronautiques), une entreprise créée en 1936 et basée à Toulon. La société fabrique et commercialise toutes sortes d'équipements et de systèmes robotisés pour intervenir en milieu hostile, comme des sonars de détection, des drones sous-marins ou encore des robots destructeurs de mines. 

C'est donc elle qui fournit à l'armée, mais aussi à la police, les robots dits démineurs, comme celui qui est intervenu ce jeudi midi à Paris. Baptisé Camaleon E, il s'agit d'une unité dite EOD (pour Explosive Ordonance Disposal), une catégorie d'appareil léger et téléguidé spécialisé dans les interventions à risque explosif.

Contrôlé avec une tablette tactile

Le Camaleon E ne pèse que 27 kg et peut emporter une charge de 25 kg. Il est fourni avec tous les équipements utiles pour ce type d'intervention: un bras manipulateur, un capteur de rayons X, une vision nocturne ou encore un micro d'une portée de 5 mètres. Evidemment vu son gabarit, le robot ne résiste pas à une déflagration. Le but de ce type d'appareil est de communiquer les informations aux démineurs restés à distance, de déplacer des objets au moyen de sa pince et éventuellement de neutraliser un paquet suspect en le faisant sauter au moyen de mini canons à eau.

Le robot est contrôlé à distance par les démineurs depuis un poste de contrôle, sorte de super-télécommande composée d'une tablette tactile et de deux joysticks. Le tarif de la machine varie entre 80.000 et 200.000 euros selon les équipements. Certains capteurs comme ceux à rayon X coûtent plus cher que le robot seul.

1.300 interventions par an des démineurs

Entré en service en 2010, le Cameleon s'est vendu à une vingtaine d'exemplaires en France depuis et fait partie de l'arsenal de la Préfecture de police de Paris depuis juillet 2015. Il est le petit dernier des nombreux équipements utilisés par les démineurs du laboratoire central de la Préfecture de police de Paris. L'équipe, qui comprend 25 démineurs et réalise quelque 1.300 interventions par an, dispose d'un autre robot de reconnaissance mais aussi d'un générateur de rayon X (pour des photos nocturnes) et de nombreux canons à eau ultra-puissant capables notamment de détruire une valise, comme on peut le voir sur la vidéo du robot ci-dessous. Un petit Wall-E décidément bien costaud.

Frédéric Bianchi