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Aspiration, insecticides, terre de diatomée... Ces traitements anti-punaises de lit efficaces ou à éviter

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Pour faire face à une invasion de punaises de lits, de nombreuses méthodes sont avancées mais toutes ne sont pas efficaces. Certaines sont même dangereuses ou risquent d'aggraver le problème.

Les punaises de lit font vivre un calvaire à leurs victimes. Entre les effets physiques, des morsures et le poids psychologique, les habitants de logements infectés peuvent chercher désespérément à se débarrasser du problème, sans savoir comment s'y prendre.

Pour BFMTV.com, Pascal Delaunay, parasitologue et entomologiste au CHU de Nice fait le point sur les méthodes qui marchent, ne marchent pas, voire sont dangereuses. Pour ce spécialiste, le constat est clair:

"Aucune technique ne marche seule, il faut toujours un bouquet". Et surtout, une bonne dose de préparation.
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• Avant tout traitement, la préparation

Le spécialiste est clair, la clé de la réussite est la mise en place d'une stratégie méthodique et réaliste. Il invite tout d'abord à délimiter la zone infectée, à déplacer les affaires qui s'y trouvent dans des sacs-poubelles bien fermés pour éviter toute contamination des autres pièces.

Les affaires des sacs doivent être unes à unes inspectées puis placées dans un autre sac une fois considérées comme sûres et/ou traitées. Les sacs "propres" doivent être d'une autre couleur pour éviter toute confusion. Une méthode sûre, les insectes étant "incapables de sortir d'un sac bien fermé". Point important, il ne faut pas déplacer les meubles, ceux-ci pouvant abriter des nuisibles.

• La lutte mécanique, "la meilleure manière"

Aux yeux de Pascal Delaunay, il n'y a aucun doute, "la meilleure manière" de régler le problème est la lutte dite mécanique. "Une fois la pièce vidée autant que possible, vous allez tout simplement nettoyer, aspirer et brosser le maximum d'affaires. Ensuite, si possible, acheter ou louer une machine à vapeur et s'en servir sur les lattes du lit, le sommier, le bas du lit... S'il y a des choses fragiles, il faut les congeler, à -20°C pendant 3 jours", détaille l'entomologiste.

C'est par exemple le cas de vêtements. Pour des objets plus volumineux, certaines entreprises permettent de geler des objets dans de très grands congélateurs.

Ce nettoyage doit être renouvelé tous les 3 à 4 jours pendant deux à trois semaines pour s'assurer que le problème est bel et bien réglé. Il ne faut pas chercher à s'en occuper quotidiennement. La tâche serait trop difficile physiquement et mentalement. L'inspection des sacs-poubelles doit aussi être faite sur le long terme pour ne pas s'épuiser.

L'expert indique que la méthode dite mécanique a de nombreux intérêts. "Elle est très efficace et respectueuse de l'environnement. Elle peut être faite soit par l'occupant du logement, soit par le propriétaire. Mais aussi par des désinsectiseurs qui n'ont pas l'obligation de mettre de l'insecticide, bien au contraire", liste-t-il.

• L'insecticide, méthode à proscrire, surtout en prévention

La méthode mécanique peut-être utilisée même dans les situations les plus complexes, la lutte contre l'insecticide "n'est en aucun cas une stratégie de dernier recours", même si le problème englobait tout un immeuble.

Les scientifiques voient de très nombreux problèmes avec la lutte par insecticide. "Elle crée des résistances, elle est toxique pour les occupants et les désinsectiseurs. Aujourd'hui, on se bat pour que cette méthode soit de moins en moins utilisée, voire plus du tout", alerte l'entomologue.

Le professionnel est particulièrement courroucé contre l'utilisation d'insecticide à visée préventive: "On le hurle, c'est interdit et inefficace. C'est coûteux, toxique, ça répartit les insectes et ça créée des résistances".

• La Terre de diatomée, un faux-ami

La terre de diatomée est régulièrement vantée comme une solution naturelle à l'infestation par des punaises de lit. Si elle est efficace, celle-ci pose de gros problèmes qui font pencher dans le mauvais sens la bascule bénéfice-risque.

Ce matériau est composé de squelettes de verre de microorganismes. Le produit est très abrasif et pompe l'eau contenue dans les punaises, au point de les tuer. Mais ces propriétés ne sont pas dangereuses que pour les insectes.

"La terre de diatomée est très abrasive et très volatile. C'est un outil qui doit être réservé aux professionnels, on voit les particuliers en mettre partout et n'importe comment, sur des oreillers par exemple. Mais c'est comme respirer des particules de papier de verre, cela pose un danger pour les poumons".

De plus, Pascal Delaunay précise que ce produit exploité dans les sols est "tout aussi écologique que le pétrole".

Les propriétés d'une autre terre font cependant l'objet d'une étude conjointe entre les spécialistes du CHU de Nice et de l'IHU de Marseille. Elle tend à démontrer l'efficacité de la Terre de Sommières, un produit efficace et moins dangereux s'il n'est pas utilisé en excès.

• Les inutiles: huiles essentielles, bicarbonate

Les lecteurs du magazine Que-Choisir ont partagé leurs méthodes maison" pour traiter le problème. Parmi ces méthodes sont cités les huiles essentielles et le bicarbonate. Des méthodes testées et démontrées comme "complètement inefficaces".

Un autre produit est mis en avant, le vinaigre blanc. S'il n'est pas magique, il peut être efficace, tout simplement parce qu'il est utilisé comme nettoyant. Le tout, c'est de nettoyer rappelle Pascal Delaunay. "Le vinaigre blanc ne marche pas, c'est le nettoyage qui marche".

Tom Kerkour