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Société

Après un accident, des médecins lui greffent ses deux bras

La double greffe a mobilisé deux équipes du CHU de Grenoble. (Image d'illustration)

La double greffe a mobilisé deux équipes du CHU de Grenoble. (Image d'illustration) - Mahmoud Zayyat - AFP

Caroline est tombé sur les voies en gare de Chambéry il y a un mois. Un accident dans lequel ses deux bras ont été sectionnés. Après quatre heures d'opération, les médecins ont réussi l'incroyable: lui greffer simultanément ses deux bras.

Sa rééducation sera longue. Caroline le sait, avant de retrouver de véritables sensations dans les bras, il faudra que les nerfs repoussent, que la mobilité revienne. Mais pourtant, la jeune femme a eu de la "chance", comme elle le reconnait elle-même. Victime d'un accident en gare de Chambéry au milieu du mois d'août, elle a été greffée des deux bras. Une première en France.

Le 14 août dernier, Caroline est pressée. Son train est stationné en gare, porte fermée, prêt à repartir. La trentenaire est pourtant prise d'une âme d'aventurière. "J'ai tenté de faire Indiana Jones et je me suis ratée", reconnaît-elle auprès du Parisien et de RTL. Après avoir tenté de monter sur la marche et s'accrocher à la porte jusqu'à la prochaine garde, la jeune femme a chuté.

"Une fois le train passé, j'ai vu que mes bras étaient de l'autre côté du rail, confie-t-elle. J'ai appelé de l'aide."

Quatre heures d'opération

Une aide qui va lui être bénéfique. Rapidement, le personnel de la SNCF est alerté par un témoin et prévient les secours. Un barman de la gare a lui le réflexe de ramener de la glace pour sauver les bras de la jeune femme, sectionnés au-dessus des coudes. Aujourd'hui, Caroline veut tous les remercier tout comme les pompiers, le Samu et les médecins du CHU de Grenoble qui l'ont prise en charge.

A peine arrivée au centre hospitalier, Caroline est emmenée au bloc opératoire. Veines, artères, nerfs à recoudre... Deux équipes vont se relayer pendant quatre heures pour pratiquer cette double greffe, une grande première médicale en France. Une opération couronnée de succès même si "c'est un traumatisme très rare, qui va nécessiter une récupération longue et imparfaite", détaillait la direction de l'hôpital en août.

"Jouer du piano"

"Les médecins m'ont dit qu'il fallait au moins deux ans pour récupérer au mieux l'usage de mes bras", explique Caroline. Un mois après son opération, elle ne peut pas bouger les bras et les sensations ne sont pas encore revenues. Sauf quand on lui touche les bras ou quand ils sont plongés dans l'eau. "Mais le fait que mes mains soient toujours chaudes, avec les doigts bien souples, c'est un bon signe pour les médecins", assure-t-elle.

En octobre, Caroline quittera l'hôpital pour intégrer un centre de rééducation. Pour les prochaines années, Caroline espère retrouver ses plaisirs simples. "J'aimerais pouvoir m'occuper à nouveau de mon potager, reprendre le tricot, souffle-t-elle. Si je pouvais refaire tout ça, de jouer du piano comme avant, ce serait magnifique. Mais ce qui serait déjà bien, c'est d'arriver à manger seule, faire les gestes de la vie quotidienne (...) comme simplement me gratter le front." 

J.C.