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Société

Alsace: un tarif TER préférentiel pour aller manifester fait polémique

Un TER

Un TER - Mehdi Fedouach - AFP

Le Conseil régional UMP a décidé de proposer un tarif TER "exceptionnel" de 5 euros aller-retour aux Alsaciens qui se rendront à la manifestation contre la réforme territoriale, le 11 octobre à Strasbourg. L'opposition socialiste dénonce une '"utilisation indue de fonds publics".

Le Conseil régional d'Alsace a annoncé vendredi que les Alsaciens prévoyant de manifester à Strasbourg le 11 octobre contre la réforme territoriale bénéficieraient d'un tarif préférentiel dans les TER, une initiative jugée "inacceptable" par l'opposition socialiste.

"Face à l'affluence attendue" à cette manifestation, destinée à dire "non" à la fusion des régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardennes, le Conseil régional dirigé par l'ancien ministre UMP Philippe Richert "a décidé de proposer un tarif TER exceptionnel", explique-t-il dans un communiqué. Ce tarif sera de cinq euros aller-retour, quelle que soit la gare de départ. A titre de comparaison, un aller-retour de Mulhouse à Strasbourg coûte normalement 36,40 euros en tarif plein.

"Inacceptable" pour le PS

Le tarif préférentel vise à "permettre à tous les Alsaciens qui le souhaitent de se joindre à ce mouvement de protestation", selon la Région.

Le responsable du PS dans le Bas-Rhin, Mathieu Cahn, a dénoncé l'"utilisation indue de fonds publics pour financer une manifestation partisane", un procédé selon lui "inacceptable". "On peut également avoir des doutes sur la légalité même du procédé et nous serons attentifs et vigilants sur ce point précis", a-t-il ajouté.

Projet de collectivité unique ranimé

Le président de la région Alsace, qui dans un premier temps avait soutenu le mariage de sa collectivité avec la Lorraine voisine, a changé d'avis lorsque le projet de réforme territoriale a été modifié à l'Assemblée nationale, avec l'ajout de la Champagne-Ardenne au duo Alsace-Lorraine.

Toutes dominées par l'UMP, les trois collectivités alsaciennes - la région et les deux conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin - ont en conséquence ranimé en septembre leur projet d'une collectivité unique, pourtant rejeté dans les urnes en 2013. C'est la "seule [option] alternative" à une fusion imposée avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, plaide la droite locale, qui appelle à manifester massivement à Strasbourg le 11 octobre. A l'inverse, les 15 députés et sénateurs PS élus dans les deux régions ont réaffirmé mercredi qu'ils soutenaient un mariage à deux entre l'Alsace et la Lorraine.

V.R. avec AFP