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Alain Bauer, criminologue: "le combat contre Daesh passe par l'Arabie Saoudite"

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Deux semaines après l'attaque du Thalys Amsterdam-Paris qui a fait trois blessés, le professeur de criminologie Alain Bauer est revenu sur la gestion de la menace terroriste en France. Pour ce spécialiste du terrorisme, l'avenir de Daesh doit être discuter "en Arabie Saoudite".

Il y a tout juste deux semaines, Ayoub El Kazzhani échouait dans sa tentative d'attaque du Thalys Amsterdam-Paris, blessant au passage trois passagers avant d'être neutralisé par plusieurs voyageurs. Interrogé au micro de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC, le spécialiste du terrorisme Alain Bauer est revenu sur cette attaque et sur le danger qui pèse actuellement sur la France. Pour ce professeur en criminologie, c'est une nouvelle forme de terrorisme qui sévit en France ou plutôt "plein de terrorismes différents".

"Pour la première fois, un groupe terroriste (Daesh, Ndlr) a pris le contrôle d'un territoire pour le conserver. Daesh est un groupe militaire barbare et ce n'est ni à Damas, ni en Libye mais en Arabie Saoudite qu'il faudra discuter de son avenir. Le terrorisme est une affaire d'état mais ce qui est nouveau, c'est la diversité de ce terrorisme. Ce qui explique l’immense difficulté des services de renseignements à s’adapter à ces nouvelles formes"

Alain Bauer est également revenu sur la crise migratoire traversée par l'Europe. "La non-assistance à personne en danger est délit. Quand quelqu’un meurt devant votre porte, vous ne pouvez pas détourner les yeux. Si vous n’avez pas un risque pour votre propre sécurité, vous êtes obligé moralement et juridiquement de faire quelque chose", rappelle le spécialiste en criminologie.

"L'Allemagne est un pays vieillissant et mourant"

Pour ce spécialiste de la sécurité, "l'Allemagne est un pays vieillissant et mourant", qui, en décidant d'accueillir de nombreux réfugiés, "a décidé de faire un geste honnête et moral", affirme-t-il. Quant à la position de la France, elle ne semble pas satisfaire Alain Bauer. "C'est la pire insulte quon peut faire à l'universalisme de la France, de considérer que ce n'est plus qu'un espace de passage et pas un espace d'intégration", en référence à Calais, point d'entrée de nombreux migrants pour l'Angleterre.

La solution pour Alain Bauer? "Des quotas imposés à chaque pays qui veulent bien les accepter", a-t-il confié au micro de Jean-Jacques Bourdin.