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Agriculture: "Il faut 3 milliards d'investissements", estime Xavier Beulin, patron de la FNSEA

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A la veille de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris, Xavier Beulin, le patron de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) était l'invité de Jean-Jacques Bourdin. Il a notamment apporté son soutient à la réforme du code du travail, estimant qu'il était nécessaire de rendre le marché du travail plus fluide. "On a besoin d'avoir plus de souplesse", en particulier dans le secteur de l'agriculture, a-t-il estimé.

"Ce que nous souhaitons nous, c'est d'avoir un dialogue plus constructif entre toutes les parties prenantes", soient syndicats, patrons et Etat, a-t-il poursuivi.

Alors que les agriculteurs traversent une crise profonde, fragilisés par un manque à gagner et des conditions de travail éprouvantes, Xavier Beulin appelle toujours de ses voeux plus d'investissements pour se remettre au niveau. "Il faut 3 milliards de réinjection de moyens dans nos filières animales", a-t-il estimé, assurant que la France avait accumulé un grand retard en terme de compétitivité.

"Actuellement, dans la filière des céréales, on vend à perte", a-t-il pointé, fustigeant la politique européenne agricole et dénonçant "l'embargo russe qui nous torpille un certain nombre de marchés", notamment le marché animal.

Les OGM, pourquoi pas?

Le président de la FNSEA a également souligné le rôle de la "guerre des prix entre les enseignes", dans la dégradation de la situation des agriculteurs. Pour lui, "le consommateur est le grand gagnant de ce dispositif", mis en place par la distribution. "Sur 100 euros de valeur alimentaire dans votre panier, 7 euros 50 reviennent aux paysans", a indiqué le patron du principal syndicat agricole. "On se nourrit avec quasiment plus rien aujourd'hui", a-t-il estimé, ajoutant que la valeur du panier alimentaire moyen représentait moins de 10% des dépenses quotidiennes du consommateur.

Puis, interrogé sur la culture OGM, Xavier Beulin a rappelé que la France y était opposée. "En France, on n'en veut pas", a-t-il souligné, tout en rappelant que la Commission européenne les avait autorisés. Lui-même n'est pas hostile à l'idée d'introduire des cultures OGM en France, estimant qu'elles pouvaient être synonymes de progrès pour les agriculteurs. Il a en revanche "contesté" l'information selon laquelle la consommation d'OGM favoriserait le développement de cancer.

S. C.