A Rouen, la statue de Napoléon fera bien son retour place de la mairie

Le bicorne est de retour. Retirée en 2020 pour rénovation, la statue équestre de Napoléon fera son retour sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Rouen, a annoncé lundi la municipalité normande qui entend suivre les résultats d'une concertation publique.
Les résultats de cette concertation qui a réuni 4080 votants, montrent que "la majorité des votants sont favorables au retour de la statue de Napoléon (à 68%, ndlr) à la même place sans autre changement", a indiqué la ville de Rouen dans un communiqué.
"Nous suivrons les avis exprimés par les Rouennaises et les Rouennais, tant sur l'aménagement de la place de l'Hôtel de Ville et sa renaturation, la représentation des femmes dans l'espace public que sur la statue de Napoléon, son retour sur la place ainsi que des aménagements temporaires le temps de sa restauration", a réagi le maire (PS) de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, cité dans le communiqué.
"38,6% sont favorables au retour de Napoléon avec une place faite à l'expression féminine sur l'espace public", ajoute la municipalité.
"Un succès démocratique avant tout"
Sur BFMTV, Laura Slimani, adjointe à la mairie de Rouen, se réjouit de la manière dont le scrutin s'est déroulé.
"Je ne suis absolument pas déçue, on peut se satisfaire d’une participation forte à cette votation, ce vote est aussi le point d’orgue d’une concertation commencée en octobre. Je pense que c’est un succès démocratique avant tout, se déposséder de décisions importantes, c’est une preuve de maturité. Je retiens ça de ce processus démocratique. Je laisse les polémiques politiques et politiciennes de côté", estime-t-elle.
Pour autant, cette dernière assure que des aménagements, qui permettent une plus grande visibilité des femmes dans la ville, seront réalisés.
"Napoléon garde une place importante dans notre histoire, mais il ne faut pas nier que notre histoire et espace public a été façonné à une période misogyne. On a essayé de dire que la mémoire est la manière dont le présent regarde le passé. Les femmes méritent d’être davantage représentées dans l’espace public et c’est ce qu’on continuera de faire, je veux le faire avec les habitants", ajoute encore Laure Slimani.
La votation portait également sur ce sujet: à cette question 65,6% ont dit souhaité qu'une meilleure place soit faite aux femmes dans la dénomination des rues, places et jardins, et 67,10% par des plaques rendant hommage à des femmes.
Le "wokisme" accusé à tort
Le déboulonnage de cette statue le 2 juillet 2020 avait suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux notamment. Dans un tweet, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti et futur candidat à l'investiture LR à la présidentielle, avait même accusé à tort "le wokisme et la déconstruction de notre identité en action", alors que le monument avait été retiré pour être restauré.
Le maire de Rouen avait proposé de la déplacer après sa rénovation pour installer sur la place de la mairie une oeuvre d'art dédiée à l'avocate féministe Gisèle Halimi.