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Société

A Lyon, la Gay Pride à la reconquête des bastions de l'extrême droite

En juin dernier, des dizaines de milliers de personnes avaient participé à la gay pride de Paris. - Martin Bureau - AFP

En juin dernier, des dizaines de milliers de personnes avaient participé à la gay pride de Paris. - Martin Bureau - AFP - -

La préfecture du Rhône a accepté que la marche des fiertés prévue le 16 juin prochain passe par le 5e arrondissement de Lyon, fief de l'extrême droite.

La décision sonne comme une victoire pour les organisateurs de la marche des Fiertés. Cette année, contrairement aux éditions précédentes, le défilé de la Gay Pride lyonnaise prévu le 16 juin prochain pourra traverser le Vieux-Lyon, a annoncé ce vendredi l'association Lesbian and gay pride (LGP), même si l'étape sera plus brève que ne le souhaitait la LGP. 

Le cortège, où sont attendues "entre 12.000 et 15.000 personnes", pourra déambuler sur une partie des quais de Saône dans le 5e arrondissement, sans toutefois longer le local du "Bastion social", créé au printemps 2017 par des membres du Groupe Union Défense (GUD), syndicat étudiant d'extrême droite, a précisé la préfecture du Rhône.

Un contexte différent

Cette décision est le fruit d'une rencontre ce mercredi en préfecture entre une délégation de LGBTI et des représentants des services de police.

"Nous leur avons rappelé les exigences de sécurité afin qu'il n'y ait pas d'éléments d'extrême gauche qui rejoignent le cortège pour essayer d'en découdre" explique la préfecture. "On essaye ce parcours cette année car les circonstances ne sont plus les mêmes, on n'est plus en état d'urgence et de ce fait les effectifs de police sont plus mobilisables", a-t-elle ajouté, soulignant que "le contexte est différent d'une année sur l'autre.

En 2015 et en 2017, les trajets proposés par l'association avaient été refusés par la préfecture du Rhône, qui invoquait des raisons de sécurité, souhaitant éviter d'éventuels affrontements entre les militants LGBTI et les groupuscules d'extrême droite qui ont pris leur quartiers dans les rues du centre historique de la ville. 

Lutter contre "la grangrène" de l'extrême droite

David Souvestre, président de l'association à l'initiative de la marche, s'est réjoui de cette décision auprès de nos confrères de Libération:

"Nous sommes heureuses et heureux car c’est une belle victoire pour les défenseur.e.s des libertés publiques (...) Nous pensions que la préfecture allait s'appuyer sur cette décision pour refuser une fois de plus que le défilé se rende sur la rive droite de la Saône. Nous avions préparé plusieurs trajets pour parer leurs arguments, mais nous n'avons même pas eu le temps de les présenter, ils nous ont eux-mêmes proposé un passage dans le Vieux-Lyon, ils ont compris l'importance que cela avait. Le sens politique d'y manifester est plus fort que la longueur du trajet ".

La 23e Marche des fiertés partira donc de la place Bellecour à 14 heures, passera par le pont Bonaparte avant de terminer le long des quais de Saône. Elle aura comme mot d'ordre "PMA sans conditions, l’égalité n’attend plus".

Le 29 mai dernier, le maire de Lyon Georges Képénékian avait tapé du poing sur la table, affichant sa "totale" détermination à lutter contre cette "gangrène" de l'extrême droite "qui s’installe à bas bruit". 

Jeanne Bulant