À Calais, l’évacuation de la "jungle" prendra "des semaines"

Une femme et son enfant dans la "jungle" de Calais. - Denis Charlet – AFP
Pas de bulldozers, place à la douceur? L’État s’est engagé à ne pas employer la manière forte pour l’évacuation de la zone sud de la "jungle" de Calais, validée par le tribunal administratif de Lille ce jeudi. Le seul outil utilisé par les autorités, ce sera la persuasion.
"Cabane par cabane"
Dès ce vendredi, les maraudes sociales vont s’intensifier au sein du camp de migrants. Mais aucun réfugié ne sera délogé.
"C’est seulement lorsque les migrants auront accepté d’eux-mêmes de quitter leur cabane qu’elles seront détruites", informe Caroline Mier, l’envoyée spéciale de BFMTV sur place.
Les membres des associations passeront donc à tour de rôle, "tente par tente, cabane par cabane", expliquer aux réfugiés les différentes solutions qui s’offrent à eux. Ce travail risque de prendre du temps. "Des semaines voire des mois", indique Caroline Mier.
Deux solutions
> La première ne se situe pas très loin. Elle consiste à reloger au sein de la zone nord de la "jungle", dans des logements en dur, les migrants issus "du sud". Mais le nombre de places disponibles est insuffisant pour tous les accueillir. Environ 300 lits restent à pourvoir pour près de 3.400 réfugiés déplacés.
> La deuxième solution est le départ pour l’un des 102 centre d’orientation répartis sur l’ensemble du territoire. Au total, 500 places seraient encore disponibles et 500 nouvelles doivent être ouvertes le mois prochain. Malgré cela, le compte n’y est pas.
Inquiétudes
Insatisfaits des mesures prises par la France, beaucoup rêvent d’Angleterre. Mais les maraudes tentent toujours de les en dissuader. Les associations restent néanmoins inquiètes et craignent de revoir réapparaître des campements sauvages sous les ponts, le long de routes, ou dans les parcs.
De son côté, la commune de Ouistreham ne cache pas non plus son désarroi. Depuis le mois de janvier, plus d’une centaine de migrants affluent chaque semaine sur le port. Avec l’évacuation de la zone sud de la "jungle" de Calais, la municipalité redoute des afflux plus massifs.