Réveiller un somnambule peut le tuer: pourquoi c'est faux

Dessin d'un enfant en pleine crise de somnambulisme (illustration) - Flickr CC : gareth
Il est trois heures du matin et vous ne parvenez pas à trouver le sommeil. Vous avez pourtant tout essayé, mais rien n’y fait : ça ne doit pas être votre heure. “Quitte à ne pas dormir, autant se lever”, vous dites vous.
C’est alors qu’en arrivant dans la cuisine, vous tombez sur votre fille en train de dévaliser le réfrigérateur tout en sifflotant l’hymne américain, le regard comme vidé de toute intelligence. Pas de doute : elle est en pleine crise de somnambulisme. Pris de panique, vous fuyez la cuisine de peur de la réveiller. Car c’est bien connu, réveiller un somnambule équivaut à lui offrir un aller simple vers l’arrêt cardiaque.
Sauf que…
Réveiller un somnambule peut le tuer? FAUX
Pas de panique: on ne trouve trace d’aucun somnambule victime d’une crise cardiaque à cause d’un réveil un peu brutal. Harriet Hiscock, spécialiste du sommeil au Centre de recherche du Royal Children’s Hospital de Melbourne fait le point sur cette croyance tenace pour ABC Health. “Quand un individu est en phase de somnambulisme, il est comme coincé entre sommeil profond et sommeil léger,” explique-t-elle.
“Si vous essayez de le réveiller, il va probablement se sentir totalement désorienté. Il n’y a aucun risque de crise cardiaque ou de quoi que ce soit d’autre qui pourrait le tuer, mais en essayant de le réveiller - ce qui pourrait s’avérer difficile - vous risquez de le mettre dans un état de nervosité intense.”
Et c’est bien là le noeud de l’affaire: si réveiller un somnambule n’est a priori pas dangereux pour sa santé, on ne peut pas en dire de même de la vôtre. Réveillé soudainement, le somnambule peut devenir violent et incontrôlable et ce pour une raison simple: toutes les parties du cerveau ne s’éveillent pas à la même vitesse. Premières sur le pont, les zones en charge de l’instinct de survie s’activent ainsi bien plus rapidement que celles responsables de la prise de décision rationnelle. Le résultat peut s’avérer détonnant et vous pourriez être la cible d’une pluie de coups.
Mais alors que faire face à un somnambule?
Dans la mesure du possible, essayez de le raccompagner calmement vers son lit en tentant de ne pas le réveiller. “Il est possible qu’il vous parle, même si ses propos risquent d’être incohérents,” poursuit Harriet Hiscock. “Mais si vous ne réveillez pas, il ne devrait même pas s’en souvenir le lendemain.”
Il se peut cependant que vous soyez obligé de réveiller un somnambule si celui-ci se lance dans des activités dangereuses. Si votre fille de douze ans, après avoir vidé le réfrigérateur, s’empare des clés de votre voiture et se dirige vers le garage, il est probablement temps d’agir.
Si c’est le cas, essayez d’éviter les contacts physiques et privilégiez l’usage de la parole. Prononcer le nom du somnambule à voix haute et forte peut par exemple lui permettre de se réveiller moins brutalement qu’en étant secoué.