Qu'est-ce qu'Euclid, le nouveau télescope européen qui doit analyser l'univers "sombre"?

Le télescope Euclid dans une salle de test du Thales Alenia Space, à Cannes. - Manuel Pedoussaut - European Space Agency/ESA
En savoir plus sur l'origine et l'expansion de l'univers pour percer le mystère de la matière noire. C'est l'objectif du nouveau télescope Euclid de l'Agence spatiale européenne (ESA) présenté ce mardi à Cannes sur un des sites de Thales Alenia Space et dont le lancement est prévu pour juillet.
L'engin est doté d'équipements de dernière génération, dont un miroir de 1,2 mètre. Il est également équipé de deux instruments capables de prendre des mesures précises de lumières émises sur "plus de 10 milliards d’années d’histoire cosmique", explique l'ESA. Ce télescope est "le plus avancé jamais développé par l’Europe", affirmait Giuseppe Racca, chef du projet Euclid, en 2019 à L'Usine Nouvelle et relayé par Ouest-France.
Mieux comprendre la matière et l'énergie noires
La mission Euclid se focalisera sur l'univers dit "sombre", c'est-à-dire celui constitué par la matière noire et l'énergie noire. Bien que ces deux composantes restent hypothétiques car non observées à ce stade, elles représenteraient environ 95% des composantes de l'univers observable. À terme, le télescope sera amené à créer "une carte 3D de l'Univers la plus grande et la plus précise jamais produite", à savoir sur plus d'un tiers du ciel.
Le télescope Euclid pourra notamment permettre aux scientifiques d'estimer "l’accélération causée par la mystérieuse énergie noire avec une précision au pourcent près, et les éventuelles variations d’accélération", le tout "avec une précision de 10%".
La matière noire a été théorisée pour permettre de comprendre les estimations de masse des objets cosmologiques, qui seraient plus lourds que ce qu'ils ne paraissent. Quant à l'énergie noire, elle a été théorisée pour comprendre que la vitesse d'expansion de l'univers soit exponentielle contrairement aux règles physiques admises.
Un projet européen
Le projet a été mis au point et porté par l'ESA avec les équipes de la branche Défense et Espace de l'entreprise européenne Airbus et celles du groupe franco-italien Thales Alenia Space. Un partenariat avec l'agence spatiale américaine (Nasa) a également été passé pour la fourniture d'éléments d'un des instruments principaux du télescope, qui permet de capter la lumière dite "proche infrarouge", invisible à l'œil nu.
Le télescope doit être lancé en juillet depuis la base américaine de Cap Canaveral. Il sera chargé à bord d'une navette Falcon 9 de l'entreprise américaine SpaceX.