Mars: le cratère de Gale, exploré par Curiosity, renfermait un grand lac

Les travaux du robot Curiosity ont permis de découvrir que le cratère de Gale avait bien abrité de l'eau. - NASA - AFP
Il y a longtemps, Mars abritait bien de l'eau. Des relevés pris par le robot Curiosity sur Mars, dans le cratère de Gale, ont permis de conclure que le cratère a renfermé un grand lac alimenté par des rivières pendant des dizaines de millions d'années, ont déterminé les scientifiques de la mission en examinant des roches et les différentes couches sédimentaires. "Le cratère de Gale avait un grand lac s'étendant sur 155 kilomètres, peut-être même une série de lacs, suffisamment grand pour avoir existé des millions d'années, le temps de se former, de s'assécher et entre temps d'accumuler assez de sédiments pour former le mont Sharp", a indiqué lundi Michael Meyer, responsable du programme d'exploration de Mars à la Nasa, lors d'une conférence de presse.
"Nous pouvons ainsi répondre à deux grandes questions quant au cratère de Gale: comment s'est formé le mont Sharp (au centre) et combien de temps l'eau a été présente pour permettre l'existence d'une vie microbienne", a-t-il souligné. "Nous avons examiné tout un ensemble de roches pour essayer de produire une image du passé du cratère de Gale et maintenant nous commençons à voir une représentation complète", a ajouté Sanjeev Gupta, de l'Imperial College de Londres, un des membres de l'équipe scientifique.
Un climat martien très différent d'aujourd'hui
John Grotzinger, le responsable scientifique de la mission Curiosity, a expliqué durant cette même conférence de presse que la direction d'écoulement des eaux telle qu'indiquée par la disposition des couches sédimentaires suggère que le Mont Sharp, haut de 5.500 mètres, n'existait pas au moment où il y avait le lac. "Le Mont Sharp a été formé par une série d'accumulations de sédiments et d'érosion", a-t-il dit.
Pour qu'un lac aussi vaste et des rivières aient pu exister aussi longtemps sur Mars, il a fallu que le climat soit totalement différent de ce qu'il est depuis deux milliards d'années, à savoir sec et froid, a expliqué Ashwin Vasavad, responsable scientifique adjoint de la mission Curiosity au Jet Propulsion Laboratory de la Nasa. L'atmosphère martienne était alors beaucoup plus épaisse et plus chaude pour permettre à l'eau d'exister à l'état liquide. De plus, l'atmosphère devait être chargée d'humidité, ce qui pourrait signifier la présence d'un océan produisant assez d'évaporation pour produire les précipitions suffisantes pour alimenter ce lac et les rivières, toujours selon le scientifique.