Greffer une tête, possible d'ici deux ans?

Un neurologue affirme êre en mesure de procéder d'ici deux ans à une greffe de tête. Une idée qui aurait sans doute séduit Marie-Antoinette. - -
L'idée a fait fantasmer des générations d'auteurs de science fiction. Un médecin serait en passe de réaliser une greffe de tête. Dans un article paru dans Surgical neurology International, le neurologue italien Sergio Canavero affirme que d'ici deux ans il sera prêt à greffer des têtes. A cette évocation, toutes sortes d'images nous viennent à l'esprit. Du Frankenstein de Mary Shelley. A la tête de femme sur un corps de chien dans Mars Attacks.
Sergio Canavero, interrogé dans le journal suisse Le Matin, explique s'appuyer sur des expériences réalisées sur des singes dès les années 70. "La partie la plus difficile était de reconstituer la continuité de la moelle épinière", précise-t-il, indiquant que ce détail est désormais réglé grâce à l'utilisation de matériaux chimiques, qui permettent de rétablir les liens entre les fibres nerveuses.
Etat de "mort contrôlée"
Parmi les obstacles à une telle opération, le coût, de dix millions d'euros et l'importance de l'équipe (une centaine de personnes) à mobiliser pour l'opération.
Le neurologue italien détaille sur Surgical neurology International les étapes de la greffe, relayées par Pierre Barthélémy sur son blog du Monde. Le receveur peut être un tétraplégique ou un malade du cancer sans méthastase au cerveau. Le donneur, qui doit être de corpulence similaire et de même sexe que le receveur, pour des raisons assez évidentes, est lui en état de mort cérébrale.
La tête du receveur est placée en hypothermie, pour éviter que le cerveau ne soit endommagé. Muscles, trachée, oesophage et vaisseaux sanguins sont dégagés sur le cou du donneur. La moëlle épinière du donneur et celle du receveur sont sectionnées de façon simultanée.
Ensuite, c'est presque fini, on "colle" la tête du donneur, sans trop tarder, sur le corps du receveur, en état de "mort contrôlée". On reconnecte la moëlle épinière et on rebranche les tuyaux. Sur le papier, ça a l'air simple.
Reste aussi la question de l'éthique "Que se passera-t-il si un vieux milliardaire chinois réclame un nouveau corps? Les médecins se serviront-ils dans les prisons comme c’est le cas pour certains organes?" s’interroge ainsi Sergio Canavero dans Le Matin.