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Côtes-d'Armor: une vache tombe dans un trou et révèle des vestiges vieux de 2.000 ans

Des vaches limousines à Arras le 17 décembre 2015 (image d'illustration)

Des vaches limousines à Arras le 17 décembre 2015 (image d'illustration) - DENIS CHARLET / AFP

Une génisse tombée dans un trou de trois mètres a révélé l'existence d'une galerie vieille de 2.000 ans au milieu d'une exploitation agricole.

Un trésor archéologique au milieu des champs. À Trébry dans les Côtes-d'Armor, Adeline Yon-Berthelot, éleveuse de vaches limousines, a eu la surprise d'apprendre que son exploitation abritait des vestiges vieux de 2.000 ans, relate Ouest-France.

Tout commence le 7 juin lorsque l'agricultrice se rend compte qu'une bête manque à l'appel dans son cheptel. Adeline Yon-Berthelot a beau faire le tour de sa parcelle, elle ne trouve aucune trace de l'animal. Jusqu'à ce qu'elle découvre dans la terre un étrange trou, "pas très large, genre un mètre de diamètre".

Au fond, elle fait la macabre découverte de sa génisse, gisant morte à trois mètres de profondeur. Passé l'émotion de "perdre un animal de cette manière", l'exploitante cherche à comprendre l'origine de la cavité.

Âge du fer

Après l'intervention des services vétérinaires, le centre d’archéologie de Rennes est contacté. Des archéologues arrivent sur les lieux. Pendant deux jours, "ça creuse, ça fouille, ça cherche, ça répertorie", raconte l'éleveuse. Puis, le trou est rebouché par sécurité.

Gadea Cabanillas de La Torre, conservatrice du patrimoine en charge du suivi des Côtes-d’Armor à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), a dirigé les fouilles. Elle explique à Ouest-France que son équipe a "retrouvé une salle où s'est produit l'effondrement et un puits d’accès comblé de terre et de pierres". À l'intérieur, les scientifiques ont identifié des preuves d'activités humaines, dont "quelques fragments de céramique et des charbons".

Selon Gadea Cabanillas de La Torre, ces vestiges datent de "l'âge du fer", probablement "entre 550 et 150 avant notre ère". Pour en être sûr, les échantillons de céramique et de charbon vont être soumis à une datation au carbone 14.

"Tout cela reste quand même quelque chose d’improbable dans mon esprit. On en saura plus à la rentrée avec les résultats de la datation", a réagi Adeline Yon-Berthelot. En attendant, l'éleveuse reste philosophe: "Je me dis que la génisse n’est pas morte pour rien".

François Blanchard