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Votre enfant est difficile à table? C'est génétique, selon une étude

Un enfant qui mange de la soupe en 2013 à Lyon (photo d'illustration)

Un enfant qui mange de la soupe en 2013 à Lyon (photo d'illustration) - Philippe DESMAZES / AFP

Non, un enfant qui est difficile à table n'est pas mal élevé. La sélectivité alimentaire est en réalité inscrite dans nos gènes, affirme une nouvelle étude.

C'est parfois un véritable casse-tête pour les parents: faire manger à leurs enfants des légumes, des fruits ou tout autre aliment qui ne soit pas des frites. Au point qu'ils se demandent parfois ce qu'ils ont raté. Mais qu'ils se rassurent, ce n'est pas de leur faute, c'est génétique.

Selon une étude publiée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry et relayée par le quotidien britannique The Guardian, l'éducation donnée par les parents et les habitudes alimentaires des familles ne sont pas responsables de la sélectivité des enfants.

"Le principal point à retenir de ces travaux est que la sélectivité alimentaire n'est pas une conséquence de l'éducation des enfants", explique ainsi Zeynep Nas, généticienne comportementale à l'University College de Londres qui a participé à l'étude. "Il s'agit en réalité de différences génétiques entre nous."

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données d'une autre étude portant sur les habitudes alimentaires de 2.400 paires de jumeaux monozygotes (qu'on appelle parfois "vrais jumeaux" ou "jumeaux identiques", c'est-à-dire qui ont le même patrimoine génétique) et dizygotes (appelés "faux jumeaux", soit qui partagent la moitié de leur ADN, de la même manière que des frères et sœurs non jumeaux) à l'âge de 16 mois, 3 ans, 5 ans, 7 ans et 13 ans.

Un pic à 7 ans suivi d'une légère baisse

Ils ont ainsi remarqué que les jumeaux monozygotes -c'est-à-dire ceux qui proviennent de la division d'un œuf fécondé unique et qui partagent 100% de leurs gènes- partagent des difficultés alimentaires similaires. Alors que les jumeaux dizygotes -issus de deux ovules fécondés par deux spermatozoïdes- ont moins tendance à avoir les mêmes troubles de l'alimentation.

Mais que les parents se rassurent, rien n'est écrit dans le marbre. Si la sélectivité alimentaire change peu entre 16 mois et 13 ans -avec un pic à 7 ans suivi d'une légère baisse- l'environnement et les relations sociales peuvent influer sur le cours des choses et la qualité des repas.

"Bien que les troubles alimentaires aient une forte composante génétique et puissent s'étendre au-delà de la petite enfance, cela ne signifie pas qu'ils sont fixes", affirme ainsi Alison Fildes, co-auteure de l'étude à l'Université de Leeds.

Elle remarque notamment que les expériences partagées, comme le fait de manger en famille, ont une certaine influence sur les repas des tout-petits; quand chez les adolescents, ce sont les amis. La chercheuse encourage tout de même les parents à ne pas se résigner et à persévérer dans leur tentative de diversification alimentaire.

https://twitter.com/chussonnois Céline Hussonnois-Alaya Journaliste BFMTV