Vieillissement de la population: 80.000 infirmiers supplémentaires seront nécessaires d'ici 2050

Des infirmières passent devant un patient sur un brancard, le 9 novembre 2010, à l'hôpital Tenon à Paris (photo d'illustration) - FRED DUFOUR / AFP
La France vieillit. Dans un communiqué de presse publié ce jeudi 5 décembre, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) dévoile les conclusions de son étude sur les trajectoires possibles des effectifs d’infirmiers et d’infirmières en emploi. Selon le service statistique gouvernemental, le nombre d’infirmiers augmenterait fortement d’ici à 2050, mais moins que les besoins en soins de la population vieillissante.
Le nombre d’infirmiers en emploi serait en hausse de 37 % entre 2021 et 2050, pour atteindre 821.000 en 2050. D’ici là, le nombre d’habitants en France augmenterait moins vite que le nombre d’infirmiers, mais la part des personnes plus âgées serait plus élevée.
Sous l’hypothèse que les consommations de soins infirmiers par tranche d’âge resteraient constantes, les besoins en soins infirmiers s’accroîtraient de 50 % entre 2021 et 2050. La hausse des besoins serait ainsi plus importante que celle du nombre d’infirmiers: il faudrait ainsi 80.000 infirmiers supplémentaires en 2050 par rapport à cette projection pour assurer la même couverture de besoins en soins qu’actuellement.
Si le nombre d’infirmiers a crû plus rapidement que la population sur cette même période, la part des personnes âgées, qui sont les plus consommatrices de soins infirmiers, a elle aussi connu une forte hausse. Ce faisant, les besoins en soins infirmiers ont augmenté plus rapidement que le nombre d’infirmiers, et la couverture des besoins en soins infirmiers a diminué.
Quels leviers?
Par ailleurs, selon les projections de la DREES, l’âge moyen des infirmiers, de 41 ans, resterait quasi stable entre 2021 et 2050. La part des infirmiers de 60 ans ou plus augmenterait d’un point au cours de la période, comme la part de celles de moins de 25 ans (de 6% à 7%, pour chacune de ces tranches d’âge).
Pour accroître les effectifs d’infirmiers, le principal levier consisterait à augmenter le nombre de personnes diplômées. Au total, il en faudrait 32.900 chaque année, contre les 29.000 attendues dans le scénario tendanciel et les 25.000 en moyenne entre 2013 et 2021.
L’offre actuelle de soins pourrait être maintenue avec une hausse pérenne de 14% du nombre de places en formation, ou bien en divisant par deux le "taux de perte" d’étudiants et d'étudiantes en cours de formation, en forte hausse au cours de la période récente.
Un autre levier consisterait à améliorer l’attractivité de la profession. Ce qui permettrait de maintenir des taux d’inscription en école de formation aussi élevés qu’actuellement, même en cas de forte hausse des places ouvertes. Cela pourrait aussi contribuer à résorber les taux de perte en cours de formation.
Par ailleurs, de meilleures conditions de travail pourraient conduire à limiter les cessations d’activité en cours ou en fin de carrière.