Véran déclare vouloir "éviter une troisième vague", celle de "la santé mentale"

Le ministre de la Santé Olivier Veran lors de sa conférence de presse hebdomadaire, le 5 novembre 2020 à Paris - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP
Le gouvernement veut "éviter une troisième vague" qui serait celle de "la santé mentale", a déclaré mercredi le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une visite à Paris sur une plateforme d'écoute destinée aux jeunes de 12 à 25 ans.
"Nous voulons éviter une troisième vague, qui serait une vague de la santé mentale pour les jeunes et pour les moins jeunes", a déclaré le ministre de la Santé, à l'issue d'une visite sur la plateforme "Fil santé jeunes", un dispositif d'écoute pour les adolescents et jeunes adultes.
Mardi soir, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon avait déjà évoqué "une augmentation importante des états dépressifs", qui touchaient le double de personnes début novembre par rapport à fin septembre.
"Il faut être extrêmement attentif"
"Il faut être extrêmement attentif: nous devons plus que jamais venir en aide à celles et ceux qui ressentent le poids de la solitude. Ils ne sont pas seuls, il existe des structures pour les aider, les écouter. Il n'y a jamais rien de bénin quand on ressent de la souffrance", a ajouté Olivier Véran.
"Fil Santé jeunes", joignable gratuitement au 0 800 235 236, reçoit environ 140 appels par jour. Lors du premier confinement, la plateforme d'écoute, d'information et d'orientation a reçu 1300 mails. En juin, juillet et août, les "écoutants" ont tchatté près de 3000 fois.
"Ce sont surtout des étudiants, (...) dont les établissements sont fermés et qui sont isolés, qui nous appellent en ce moment alors que pendant le premier confinement, nous avions davantage de lycéens, d'adolescents", a expliqué la directrice générale de la plateforme Mirentxu Bacquerie à Olivier Véran et au secrétaire d'État Adrien Taquet.
Des "symptômes classiques de la dépression"
Mercredi, une étudiante a téléphoné pour raconter sa "difficulté à se projeter dans des jours meilleurs", a raconté un écoutant, évoquant des "symptômes classiques de la dépression". La jeune fille a expliqué à ce psychologue "son incapacité à travailler, à se mobiliser".
Mardi soir, la plateforme a dû appeler les pompiers pour qu'ils viennent en aide à une jeune fille de 20 ans alcoolisée. D'autres contactent "Fil santé jeunes" pour des troubles du comportement alimentaire ou pour partager leur solitude.
"Il y a un vrai besoin d'écoute pour ces jeunes. (...) Pour ceux qui allaient mal avant, la situation actuelle empire les symptômes. Et d'autres connaissent des déprimes assez marquées", a résumé à l'AFP Capucine Dubois, une des responsables de la plateforme.