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Variants: l'appel d'Axel Kahn à Emmanuel Macron pour une vaccination à l'échelle mondiale

Le généticien a estimé que ne pas prendre en compte la vaccination dans les pays les plus défavorisés était un risque important pour la planète.

Pour lutter contre les variants, le généticien Axel Kahn lance un appel "solennel" à Emmanuel Macron. Invité ce vendredi sur BFMTV-RMC, le président de la Ligue nationale contre le cancer a exhorté le président de la République à lancer une opération à l'international pour organiser une distribution équitable des vaccins sur l'ensemble de la planète - et éviter ainsi l'émergence de nouveaux variants dans des pays défavorisés, où l'épidémie continuerait de galoper.

"Je vous demande, président Emmanuel Macron, de demander peut-être par une convocation du Conseil de sécurité (de l’ONU, NDLR), d’indiquer qu’il y a vraiment un problème de sécurité pour le monde entier, de solidarité envers tous les pays pauvres qui ne peuvent pas se payer de vaccins. Il faut demander à l’Organisation mondiale de la Santé de coordonner une fabrication mondiale de vaccins ARN, sans spolier personne", a-t-il commencé.

Des vaccins "sans spolier personne"

Pour le généticien, l'absence d'une distribution de vaccins aux pays les plus pauvres "ne permettra pas de faire face à cette catastrophe."

"Cela peut être réglé sans spolier personne parce que la situation dramatique dans laquelle risque de se retrouver la planète aujourd’hui l’exige. (...) Il faut qu’il y ait, pour une fois, la communauté internationale parce qu’il s’agit de la vie des personnes, du destin des personnes. Qu’il prenne sa mission au sérieux, sa mission, c’est le destin des citoyens du monde", reprend-il.

Éviter le "nationalisme vaccinal"

Axel Kahn n'est pas le premier à faire ce constat, ni à lancer ce genre d'appel. Ce jeudi, le docteur Jeremy Farrar, directeur de la fondation caritative en médecine Wellcome, avait estimé que "le nationalisme vaccinal ne sert personne".

"Vacciner un grand nombre de personnes dans quelques pays, laissant le virus incontrôlé dans de grandes parties du monde, conduira à l'émergence de nouveaux variants. Plus il y en a, plus le risque que le virus évolue à un point tel que nos vaccins, traitements et tests ne seront plus efficaces", avertit ce dernier.

Une solution "intelligente" pour l'OMS

Si les programmes de vaccination progressent rapidement au niveau des pays développés, les pays les plus pauvres apparaissent en effet comme les grands oubliés de l'immunisation. Ce mercredi, Michael Ryan, le directeur des opérations d'urgence à l'OMS, a ainsi jugé inacceptable que les pays riches commencent à vacciner leur population en général tandis que le personnel soignant et les personnes vulnérables resteraient exposés dans d'autres pays.

"Nous ne pouvons tout simplement pas nous retrouver dans une situation où ceux qui sont en première ligne, les travailleurs de la santé qui risquent leur vie en première ligne et les personnes les plus vulnérables n'ont pas accès au vaccin", a-t-il dit. Avec un partage équitable, "nous mettrons fin au problème rapidement". "Ce n'est pas seulement bien, c'est également intelligent", a-t-il conclu.
https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV