Vaccination contre le Covid-19: pourquoi Emmanuel Macron veut-il créer un collectif de citoyens?

La vaccination contre le Covid-19 ne "sera pas obligatoire" mais encadrée "de manière claire, transparente, en partageant à chaque étape, toutes les informations, ce que nous savons, comme ce que nous ne savons pas", a précisé ce mardi Emmanuel Macron.
Pour "garantir la sécurité sanitaire, un comité scientifique sera chargé du suivi de la vaccination, un collectif de citoyens sera aussi mis en place pour associer plus largement la population", a ajouté le chef de l'État.
"La France est fâchée avec les vaccins"
Pour Matthieu Croissandeau, éditorialiste politique de BFMTV, la volonté de créer une commission citoyenne est notamment liée au climat de méfiance envers les vaccins dans le pays.
"La France est fâchée avec les vaccins (...) Le sujet est tellement explosif que le président de la République n'a pas osé rendre ce vaccin obligatoire, comme c'est le cas pour le DT Polio. C'est dire les ravages du complotisme, de l'obscurantisme, du relativisme que le chef de l'État a appelé à combattre", a-t-il estimé.
Selon les divers sondages effectués sur le sujet, seul un Français sur deux est prêt à se faire vacciner contre le Covid-19.
Emmanuel Macron "a insisté que nous devions nous en remettre à la science mais il ne suffit pas qu'il le dise pour qu'on le croit. Il y a une telle crise de confiance aujourd'hui dans le pays que tout ce qui vient d'en haut est immédiatement critiqué, suspecté, parfois déformé", a analysé Matthieu Croissandeau.
Début de la campagne de vaccination dès la "fin décembre, début janvier"
Pour l'éditorialiste, la création d'une commission citoyenne fait partie de la volonté d'Emmanuel Macron de faire appel à la "démocratie participative", comme il l'a fait pour le débat national ou la convention sur le climat, où "150 citoyens avaient été tirés au sort".
Mais cette décision peut être à double tranchant: "Ca traduit deux déficits: celui de la démocratie représentative et de la démocratie sociale. C'est une bonne idée sur le papier mais c'est plus compliqué en pratique parce que les citoyens vont parfois plus loin que la majorité au pouvoir", a fait valoir Matthieu Croissandeau.
Le chef de l'État a précisé que la campagne de vaccination débuterait dès la "fin décembre, début janvier sous réserve des validations par les autorités sanitaires" pour "les personnes les plus fragiles, et donc les plus âgées".