Une Suédoise devient mère grâce à l'utérus de sa mère

Neuf mois après sa naissance, le petit garçon est en pleine forme. Un bébé comme les autres en apparence. Sauf qu’il est suivi médicalement de très près. Car il est né grâce à une greffe d’utérus. C’est la propre grand-mère de l’enfant qui a fait don de cet organe à sa fille.
"C’est tellement incroyable que j’ai parfois du mal à comprendre comment cela a pu être possible… En même temps je me rends compte que je fais partie d’une vraie avancée médicale", s'émerveille encore l'heureuse grand-mère.
Atteinte d'un cancer, sa fille avait dû subir une ablation de l'utérus alors qu'elle n'avait que 20 ans. Résolue à donner naissance quand-même, elle s'est renseignée sur les différentes techniques existantes. Et quand elle a découvert la possibilité d’une greffe, elle s'est tournée vers sa mère: "Je lui ai demandé si un don d’utérus est quelque chose qu’elle ferait. Elle m’a juste répondu 'bien-sûr'".
Les médecins ont attendu une année après la transplantation, pour procéder à une fécondation in vitro. La mère est tombée enceinte à la quatrième tentative. La grossesse s'est ensuite déroulée normalement. Une véritable prouesse médicale qui s'est conclue par la naissance du petit le 14 novembre 2014.
"En terme médical, c’est une réussite car l’organe a été utilisé de manière maximale. L’organe ne pouvait plus être utilisé par la grand-mère qui avait déjà eu des enfants, mais il pouvait l’être par sa fille", estime Mats Brännström, le responsable de l'équipe de transplantation à l'hôpital de Göteborg en Suède.
La mère espère maintenant donner un petit frère ou une petite sœur à son fils. Les utérus transplantés peuvent en effet être utilisés pour deux grossesses avant d’être retirés.
Quatre réussites en Suède
En tout, quatre bébés sont nés en Suède grâce à des greffes d'utérus. La première femme à avoir accouché grâce à cette méthode était une Suédoise de 36 ans qui, en raison d'une affection génétique, était née sans utérus. Elle avait accouché en septembre 2014 d'un garçon en bonne santé pesant 1,775 kg, après 31 semaines de grossesse. L'utérus transplanté provenait d'une amie de la famille âgée de 61 ans et ménopausée depuis sept ans.
La France sur les rangs
D'autres greffes d'utérus ont été effectuées en Turquie et en Arabie saoudite, sans avoir abouti jusqu'ici à la naissance d'un enfant.
En France, l'Académie de médecine s'est déclarée récemment favorable à la poursuite d'un programme de recherche sur la transplantation d'utérus. Deux équipes françaises, à Limoges et Suresne, sont sur les rangs pour expérimenter cette intervention.