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Santé

"Un sujet ancien": le CHU de Grenoble se défend après la plainte d'un agent pour des troubles inexpliqués

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Une plainte a été déposée la semaine dernière par un agent de l'Institut de Biologie et de Pathologie du CHU Grenoble Alpes après que ce dernier a été victime de "malaises" inexpliqués.

"Probablement une problématique multifactorielle". La direction du CHU Grenoble Alpes a réagi ce lundi 7 avril aux récents articles de presse évoquant une plainte adressé par l'un de ses agents.

Un agent de l’Institut de Biologie et de Pathologie (IBP) a déposé plainte contre sa direction le vendredi 4 avril pour "administration volontaire de substance nuisible", "blessures involontaires" et "exposition d’autrui à un risque immédiat de blessures", a annoncé son avocat ce lundi. Victime de troubles dont la cause reste inconnue, l'agent dit avoir "très peur" pour sa santé. Un cas loin d'être isolé au sein de l'établissement hospitalier.

De premiers signalements dès 2019

Reconnaissant le "caractère préoccupant" de la situation, qui est "anxiogène" pour ses agents, la direction du CHU souhaite souligner qu'"il n'y a pas des centaines de malaises mais moins d'une dizaine".

"Un sujet relativement ancien", selon Sébastien Vial, directeur général adjoint du CHU. Ce dernier explique que, depuis juin 2019, ce sont trois séries de ces phénomènes qui ont été relevés dans l'IBP, mis en service en 2011.

"Un bâtiment d'une grande technicité" où surviennent "des phénomènes assez aléatoires associant des irritations respiratoires, des céphalées, des nausées, des vertiges, des picotements", énumère le directeur général adjoint.

Reste que les prélèvements d'air et de surface n'ont pas mis en évidence de substance chimiques ou de microrganisme permettant expliquer ces symptômes. Au total ce sont pas moins de 950.000 euros, selon Sébastien Vial, qui ont été investis par le CHU depuis l'été 2019 pour tenter de répondre à ce problème.

"Aucune altération durable de la santé du personnel"

Parmi les hypothèses avancées, il y a celle l'ozone. Du gaz a bien été détecté en janvier mais selon l'hôpital les nouvelles données ne montrent plus d'ozone, ou une dose superposable à l'air extérieur. 

Au total, depuis 2019, le nombre de signalements se trouve entre 300 et 400, dont 112 signalements depuis septembre dernier. Le professeur Vincent Bonneterre, chef du service Prévention et Santé au travail, confirme qu'une dizaine de malades ont été répertoriés en six ans, "mais on a eu beaucoup de symptômes relatifs aux odeurs, des signes d'irritation".

"Nous avons visé large dès le début, mais nous n'avons rien trouvé de significatif", poursuit le professeur, évoquant des odeurs de souffre qui ont laissé ensuite place à des odeurs d'acide puis de chlore.

À ce stade, "aucune altération durable de la santé du personnel" n'a, selon Sébastien Vial, été trouvée. Une nouvelle expertise a été diligentée pour essayer d'identifier la cause ou les causes de ces troubles. Ses résultats doivent être attendus en mai 2025.

Romain Ethuin avec Hugues Garnier