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Maux de tête, gorge qui brûle... Un employé du CHU de Grenoble porte plainte après des troubles inexpliqués

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Des agents de l’Institut de Biologie et de Pathologie (IBP) du CHU Grenoble subissent sur leur lieu de travail des troubles (malaises, maux de tête...) dont l’origine demeure inconnue.

De mystérieux troubles touchent certains employés du CHU de Grenoble. Un agent de l’Institut de Biologie et de Pathologie (IBP) du CHU Grenoble Alpes a déposé plainte contre sa direction ce vendredi 4 avril pour "administration volontaire de substance nuisible", "blessures involontaires" et "exposition d’autrui à un risque immédiat de blessures", a annoncé son avocat ce lundi.

Depuis 2019, des employés de l’IBP "sont victimes de malaises et de troubles ORL dont l’origine demeure inconnue", affirme Maître Hervé Gerbi dans un communiqué. "Malgré diverses hypothèses avancées, telles que des émanations chimiques ou des problèmes de ventilation, aucune cause précise n’a été identifiée à ce jour", ajoute-t-il.

"Les yeux qui brûlent", des "maux de tête"

L'agent qui a porté plainte contre le CHU a témoigné auprès de RTL, disant avoir "très peur" pour sa santé. "J'ai eu des maux de tête, la fatigue, des vertiges, j'ai la gorge qui me gratte, les yeux qui me piquent. Chaque jour, on a des agents qui tombent, qui se sentent très mal. On appelle les pompiers, ils finissent aux urgences, c'est terrible", a-t-il décrit. Et d'ajouter à BFMTV: "je n'en dors pas la nuit, je suis de plus en plus fatigué."

Certains agents ont raconté leurs symptômes à BFMTV ce lundi. "On ne se sent pas très bien, on a les yeux qui brûlent, la gorge qui nous brûle... Des fois, on a des malaises. Puis les maux de tête, tout le temps", a déclaré une employée.

"J'ai eu, personnellement, la langue qui pique, des maux de tête, beaucoup de fatigue et puis les yeux qui brûlent", a expliqué un autre agent.

La direction de l'hôpital ne parvient pas à trouver l'origine de ces troubles. "Nous avons fait énormément d'investigations et on n'arrive pas vraiment à savoir d'où ça vient", a déclaré à RTL la directrice générale du CHU, Monique Sorrantino.

Une "urgence"

Selon Maître Hervé Gerbi, "près de 70 agents" ont exercé leur droit de retrait jeudi, "témoignant de l’urgence d’agir". "Pour les autres agents, la direction a mis en place, quand cela est possible, du télétravail ou organisé un système de 'déplacement' et de fermetures d’étages au gré des mesures de qualité de l’air", ajoute l'avocat.

Mais celui-ci estime désormais "nécessaire" de saisir la justice, "pour faire toute la lumière sur ces incidents répétés et assurer la protection de tous les agents". Le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, Yannick Neuder, a évoqué cette problématique lors d'une visite au CHU de Grenoble vendredi, selon le Dauphiné Libéré, disant "connaître" ce dossier.

"L’ARS et les organisations sanitaires font les relevés sanitaires et activent les recherches pour voir s’il y a un lien de causalité" entre des émanations d’ozone et les maux, a-t-il déclaré.

Sophie Cazaux