"Un flux de patients continu en réa": un anesthésiste-réanimateur s'inquiète de la tension hospitalière en Île-de-France

Si le confinement en Île-de-France "n'est pas d'actualité", a affirmé mardi le directeur général de la Santé Jérôme Salomon sur RTL, la situation hospitalière liée au Covid-19 inquiète les soignants franciliens.
Les services de réanimation franciliens ont, en effet, atteint un niveau d'occupation de lits important ces derniers jours. Ce mercredi, 1056 personnes se trouvent hospitalisées en réanimation après avoir développé une forme grave, selon les derniers chiffres de Santé publique France.
Du côté des hospitalisations, les hôpitaux franciliens comptent 5676 personnes en leur sein, en raison d'une contamination au Covid-19.
"Dans les réanimations de la Pitié, comme dans les réanimations d'Île-de-France, on observe un flux de patients important qui est continu. On a tous les jours plus de patients en réanimation, des patients graves, ce flux ne se tarit pas", a décrit Adrien Bouglé, responsable au service réanimation à la Pitié-Salpêtrière, ce mercredi soir sur BFMTV.
Déprogrammations, évacuations sanitaires...
L'anesthésiste-réanimateur a assuré que les professionnels de santé essaient "de s'adapter en permanence". Que ce soit "en augmentant le nombre de lits de réanimation disponibles" ou en ayant recours à "des mesures de déprogrammation".
L'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France a ainsi donné "l'ordre ferme", lundi, aux hôpitaux et cliniques franciliens de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales, pour augmenter le nombre de lits de réanimation dédiés aux malades du Covid-19, a indiqué son directeur général Aurélien Rousseau à l'Agence France-Presse (AFP).
Un "certain nombre d'évacuations sanitaires" de patients hospitalisés doivent également avoir lieu "dans les jours qui viennent" en Île-de-France, a annoncé ce mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
S'il y a "heureusement des personnes qui sortent de réanimation", a indiqué Adrien Bouglé, les soignants sont tout de même "confrontés tous les jours à toujours plus de patients en soins critiques", s'est-il alarmé.