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Santé

"Un enfant sur 250 meurt avant ses un an": la mortalité infantile toujours en augmentation en France

Un bébé et un biberon à l'hôpital Necker à Paris le 30 juillet 2015

Un bébé et un biberon à l'hôpital Necker à Paris le 30 juillet 2015 - LOIC VENANCE / AFP

Le taux de mortalité infantile continue d'augmenter en France, l'un des pays de l'Union européenne les moins bien classés en la matière, selon une étude de l'Insee.

Le taux français de mortalité infantile continue d'augmenter, avec 2.700 enfants de moins d'un an décédés en 2024, selon une étude de l'Insee publiée ce jeudi 10 avril. La France est l'un des pays de l'Union européenne les moins bien classé en la matière. Depuis 2011, ce taux de mortalité infantile a "légèrement augmenté", passant de 3,5 décès pour 1.000 enfants nés vivants à 4,1 pour mille en 2024.

"Cela signifie qu'un enfant sur 250 meurt avant son premier anniversaire", explique l'Insee. "Un quart de ces décès ont lieu le jour de la naissance, la moitié entre 1 et 27 jours de vie, un quart dans la période post-néonatale, qui survient de 28 jours à moins d'un an."

Les garçons plus touchés que les filles

Les garçons risquent 1,2 fois plus de mourir avant l'âge d'un an que les filles, en raison d'un risque plus élevé de complications à la naissance. Ils sont également davantage touchés par les maladies génétiques.

Les enfants issus d'un accouchement multiple, comme des jumeaux ou des triplés, risquent eux cinq fois plus de mourir avant l'âge d'un an que les autres enfants.

Le "risque est aussi plus élevé pour les mères très jeunes ou très âgées, les employées, les ouvrières, les inactives", ajoute l'Insee. En revanche, il est "plus faible pour les mères âgées de 26 ans à 37 ans".

La mortalité infantile touche également plus les départements d'Outre-mer que l'hexagone, "la pauvreté y étant plus répandue, ce qui peut influencer la santé de l'enfant" et les femmes y connaissant "davantage de problèmes de santé", explique l'Insee.

Un taux de mortalité infantile supérieur à la moyenne de l'UE

Selon l'institut, "les progrès de la médecine", qui ont permis à des enfants qui seraient autrefois mort-nés, et donc non comptabilisés dans les naissances vivantes, "de survivre pendant quelques heures ou jours après la naissance, ont pu avoir un léger impact sur la hausse de la mortalité infantile depuis 2011".

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Depuis 2015, le taux de mortalité infantile en France est supérieur à la moyenne de l'Union européenne: en 2023, il a atteint 3,3 pour mille en moyenne dans l'UE, contre 4 pour mille en France, selon l'Insee.

En 2022, la France se classait au 23e rang sur les 27 États de l'Union européenne en termes de mortalité infantile, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) publiée en mars.

Face à cette tendance continue, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a annoncé le lundi 7 avril son souhait de "créer un registre national de la mortalité infantile" afin de connaître "précisément les causes" de cette augmentation.

L.R avec AFP