Un élevage de visons contaminé au Covid-19 en France, les 1000 bêtes abattues

Des visons d'élevage qui doivent être abattus près de Naestved, au Danemark, le 6 novembre 2020 - MADS CLAUS RASMUSSEN © 2019 AFP
La France vient à son tour, pour la première fois, de détecter la présence de Covid-19 dans un élevage de visons, en Eure-et-Loir, ont annoncé dimanche les ministères de l'Agriculture, de la Santé et de la Transition écologique.
"L'abattage de la totalité des 1000 animaux encore présents sur l'exploitation et l'élimination des produits issus de ces animaux" a été ordonné, indiquent-ils dans leur communiqué. Sur les quatre élevages de visons que compte le pays, l'un est indemne et "des analyses sont encore en cours dans les deux derniers", dont les résultats sont attendus dans la semaine.
Plusieurs pays européens touchés
Plusieurs pays européens ont déjà rapporté des contaminations d'élevages de visons, principalement au Danemark, avec la découverte récente d'un virus variant, mais aussi aux Pays-Bas puis en Suède et en Grèce, et des cas isolés ont été détectés en Italie et en Espagne. Des cas ont également été décelés aux États-Unis.
Samedi, des centaines d'éleveurs danois ont manifesté en tracteur dans Copenhague, pour protester contre la décision gouvernementale d'abattre tout le cheptel pour lutter contre une mutation problématique du coronavirus. Les autorités danoises ont indiqué jeudi que cette mutation était très probablement éteinte.
Le gouvernement français a souligné dimanche l'importance des gestes barrières dans ce contexte aussi: pour protéger les visons d'une contamination à partir du personnel des élevages, mais aussi, par précaution, éviter les contacts entre animaux éventuellement infectés et le personnel.
17 millions de visons abattus au Danemark
Avec quelque 20.000 visons d'élevage en France, selon le ministère de l'Agriculture, la France est cependant loin du problème du Danemark, premier exportateur mondial avec un cheptel de 15 à 17 millions de têtes.
L'affaire a aussi pris une tout autre ampleur quand Copenhague a ordonné début novembre l'abattage de tous ces animaux. En cause: la crainte d'une mutation du coronavirus qui, transmis à l'homme, rendrait inopérant les vaccins en cours de développement.
Aujourd'hui, les autorités de ce pays estiment que la souche mutante est "très probablement éteinte", mais l'abattage généralisé reste d'actualité, au grand dam des éleveurs danois qui sont descendus dans la rue samedi.
En France, une analyse de séquençage du virus sera connue d'ici à la fin de la semaine "et doit permettre d'exclure toute contamination par le variant SARS-COV-2", indique-t-on. En attendant, Sylvain Chassain, éleveur en Haute-Saône (2000 bêtes), attendait dimanche les résultats des tests pratiqués sur ses bêtes la semaine dernière.
"Depuis ce printemps on fait très attention: c'est masque et gel hydro-alcoolique tout le temps, et il n'y a plus que moi qui entre" dans l'exploitation, dit-il à l'AFP. Mais les symptômes ne sont pas forcément très visibles, ajoute-t-il: c'est parfois juste une perte d'appétit.
L'occasion en tout cas pour Brigitte Bardot d'en appeler à la fermeture de ces élevages dès 2021 et non en "2025 comme vous l'avez annoncé, compte tenu des conditions actuelles," a-t-elle écrit dimanche à la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
"Le principe de précaution doit s'appliquer, non pas comme au Danemark en abattant par millions des visons, mais en veillant dès aujourd'hui à ne pas faire naître une nouvelle génération de visons condamnée à la captivité avant d'être gazée la saison prochaine", ajoute l'ancienne actrice.