Tests antigéniques: l'ordre des pharmaciens biologistes met en garde face au risque de "faux négatifs"

Test rapide antigénique dans une pharmacie à Paris, le 30 octobre 2020 - Martin BUREAU © 2019 AFP
Depuis le début du mois de novembre, les pharmaciens, infirmiers et médecins sont autorisés à effectuer des tests rapides, dits antigéniques, pour dépister les malades atteints du coronavirus. Une technologie qui devrait permettre de désengorger les laboratoires. Ce mardi, l'ordre des pharmaciens met cependant en garde face aux limites de ces nouveaux tests.
En effet, si ces tests sont réalisés de la même façon que les tests PCR à l'aide d'un écouvillon dans les narines, ils sont considérés comme moins fiables car légèrement moins sensibles. Le risque qu'une personne positive récupère un test faussement négatif est donc légèrement plus élevé.
"Un super outil"
"Le risque qu’une personne identifiée comme négative soit effectivement porteuse du virus, pourrait aller jusqu’à une personne sur trois", juge ainsi l'ordre des pharmaciens biologistes dans un communiqué de presse.
L'organisme craint ainsi des "mésusages" de ces tests antigéniques, "qui rassureraient à tort un patient infecté par le virus Sars-Cov2, avec un risque associé de contamination de l’entourage."
"Le test antigénique est un super outil, mais uniquement s'il est utilisé dans de bonnes conditions", abonde Caroline Gutsmuth, médecin biologique, directrice générale des laboratoires Biogroup, interrogée sur notre antenne.
Et de détailler: "ce sera d'une grande efficacité dans certains cas, par exemple si une personne arrive en Ehpad avec des symptômes, ou quand quelqu'un arrive aux urgences et qu'on a besoin d'avoir un diagnostic rapide."
Des usages ciblés
L'ordre des pharmaciens biologistes souhaite ainsi rappeler que ces tests antigéniques ne sont pas destinés à tout le monde. "Les personnes symptomatiques dans les quatre premiers jours d’apparition des symptômes, lorsqu’il n’est pas possible de disposer d’un examen par PCR dans les 48h", sont invitées à utiliser cette méthode.
"Les tests antigéniques sont beaucoup plus sensibles dans les quatre premiers jours après l'apparition des symptômes. Après leur efficacité baisse considérablement", rappelle en effet Caroline Gutsmuth.
Les personnes de plus de 65 ans ou avec des facteurs de comorbidités doivent cependant se tourner vers les tests PCR.
Les tests antigéniques peuvent aussi servir dans le cadre de dépistages collectifs ciblés, par exemple, dans les aéroports, les universités ou les EHPAD.