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Suppression de l'ENA: pour Montchalin, "l'ensemble de la jeunesse méritante" aura sa place aux concours

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La ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, est ce vendredi matin l'invitée de RMC et BFMTV. L'occasion d'évoquer le futur Institut du service public (ISP) qui remplacera l'ENA.

C'est une réforme "positive". Invitée ce vendredi matin de RMC et BFMTV, Amélie de Montchalin dresse le portrait du futur Institut du service public (ISP), voué à remplacer l'ENA (École nationale de l'administration) après sa suppression, comme l'a annoncé jeudi soir Emmanuel Macron.

"L'ENA est née en 1945, dans une période où la France sortait de deux guerres, était à reconstruire; le but c'était de faire émerger une élite qui puisse reconstruire le pays, et le choix qui a été fait à l’époque ça a été de créer de l'ENA", se remémore la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.

Elle poursuit, en énumérant: "On est 75 ans après, les défis ne sont pas les mêmes, on est dans une crise sanitaire, on a devant nous des chocs majeurs, le choc climatique, on a des bouleversements technologiques majeurs, le numérique, on a des enjeux, on le voit aujourd’hui, sur notre défense de notre modèle républicain, sur la laïcité."

"La France a changé, le monde a changé, les défis ont changé"

Autant de sujets qui font dire à notre invitée que "la France a changé, le monde a changé, les défis ont changé" et, de facto, ce que "notre État doit apporter aux Français a changé".

Dans le détail, le futur ISP sera fondé sur "un nouveau modèle du début à la fin", assure la ministre. Elle précise: "Il n'y aura pas des carrières tracées par un classement qui concerne 80 personnes qui se battent pour 15 postes." Amélie de Montchalin souhaite ainsi rompre avec la tradition actuelle de l'ENA, qu'elle dénonce en ces termes:

"La moitié de ceux qui sortent de cette école aujourd'hui exerce comme premier métier, et parfois toute leur vie, des métiers d'inspection, de contrôle et de jugement."

Cette suppression de l'ENA, promesse du président de la République à l'issue du Grand débat de 2019 censé répondre à la crise des gilets jaunes, a également pour but de diversifier les profils accédant à une telle formation. "On ne recrute plus les mêmes personnes, on doit faire émerger une nouvelle génération, de jeunes, talentueux, méritants, boursiers, qui sont à l’université et qui ont fait des études très variées, et qui sauront se préparer dans de bonnes conditions à ces concours", détaille celle qui a été également élue députée dans l'Essonne en 2017. Avant d'assurer:

"L'ensemble de la jeunesse méritante de ce pays a sa place au concours des écoles de services publiques."

Place au terrain

"Les carrières vont être différentes, c'est ça l'enjeu", martèle la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, avec un objectif souligné avec insistance. "L’ensemble de ces administrateurs de l’État, de 2021 pour le futur, commenceront leur carrière sur le terrain, ils y retourneront, il y aura de la mobilité obligatoire."

Autant de grandes lignes qui font dire à Amélie de Montchalin que cette nouvelle réforme, "positive", est placée sous les signes de "l'efficacité" et de la "responsabilité".

Comme annoncé jeudi soir, la suppression de l'ENA et l'arrivée de l'ISP seront comprises dans une ordonnance qui doit être adoptée avant le 7 juin.

https://twitter.com/jmaccaud Jérémy Maccaud Chef d'édition BFMTV