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Ski: c'est quoi le "syndrome du deuxième jour"?

Les pistes de ski de l'Alpe d'Huez, le 14 février 2024 en Isère

Les pistes de ski de l'Alpe d'Huez, le 14 février 2024 en Isère - Hassan AYADI © 2019 AFP

Un syndrome dit du "deuxième jour" toucherait certains pratiquants amateurs des sports d'hiver au lendemain de leur arrivée sur les pistes de ski. Courbatures, accidents sont cités comme potentielles conséquences dudit phénomène.

Chaque hiver, les médecins de montagne soignent des blessés en nombre arrivant tout droit des pistes de ski. Selon les données de ces soignants, les "entorses et les fractures représentent près de 60% des lésions survenues lors d'accidents de sports d'hiver". La faute au "syndrome du deuxième jour", comme s'interrogent plusieurs médias dont Le Parisien?

Mal aux jambes, fatigue, équilibre précaire... Les manifestations de ce phénomène sont légères mais peuvent rendre compliquée la deuxième journée d'un vacancier d'hiver. Et donc favoriser les blessures ou accidents.

Ce syndrome "n'est pas véritablement propre au ski", explique à BFMTV.com Bruno Burel, médecin du sport et vice-président du Syndicat national des médecins du sport (SNMS-Santé).

"Quand on pratique des activités sportives, on fait travailler des muscles", souligne-t-il. L'effort peut provoquer des courbatures, des "micros lésions" qui s'avèrent douloureuses le lendemain. Et particulièrement chez des personnes peu sportives ou moins habituées à travailler les muscles sollicités aux sports d'hiver.

"Il faut une bonne hydratation après l'effort"

Mais le médecin voit également l'effet d'autres facteurs. Notamment le fait que l'organisme a besoin d'un certain temps pour s'acclimater à l'altitude des pistes - ce qui peut aussi entraîner un sommeil moins réparateur. Une moins bonne nuit qui s'accompagne fatalement d'une fatigue et de moins bonnes performances sur les pentes.

"En altitude on se déshydrate plus rapidement aussi. Certains font sept ou huit heures de sport en ne buvant qu'un peu au repas du midi, ce n'est pas suffisant, ajoute Bruno Burel. Il faut aussi une bonne hydratation après l'effort, c'est très important".

Attention, les accidents ne sont pas cantonnés à ce fameux deuxième jour. Dès la première pente, les sportifs sont soumis à un risque. "Nous constatons beaucoup d’accidents et d’évacuations dès le premier jour", a assuré au Dauphiné Libéré Nicolas Sauvage, directeur technique du Syndicat national des moniteurs du ski français.

Rien qu'en Haute-Savoie, ce sont 10.301 interventions pour secourir des skieurs ou snowboardeurs qui ont été enregistrées par la préfecture sur la saison 2023-2024. Des précautions sont à prendre pour éviter de rejoindre cette liste.

Les pouvoirs publics rappellent par exemple que le port du casque "réduit de 35% le risque de traumatisme crânien, et même de 61% chez les enfants". S'il n'est pas obligatoire, l'accessoire est vivement recommandé.

Tom Kerkour