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Santé

Sang contaminé: une universitaire lance un appel à témoins

Des sacs de sang complet sont scannés dans un centre de logistique de la Croix Rouge, en Allemagne.

Des sacs de sang complet sont scannés dans un centre de logistique de la Croix Rouge, en Allemagne. - -

Une universitaire lance un appel à témoins afin de retrouver les malades étrangers atteints du Sida qui ont été contaminés après une transfusion de sang français.

Après des années de silence, l’affaire du sang contaminé fait à nouveau parler d’elle. Dans les années 1980 et 1990, plusieurs personnes avaient été contaminées par le virus du sida ou de l’hépatite C à la suite d’une transfusion sanguine.

L’universitaire Géraldine Chavrier tente de remettre ce scandale sanitaire sur le devant de la scène, rapporte Le Parisien (article payant). Sur son site internet, cette doyenne de la faculté de la Sorbonne a lancé un appel à témoins afin de retrouver les malades du Sida contaminés à l’étranger par des produits sanguins venus de France.

Des stocks suspects écoulés à l'étranger

L’universitaire tente de retrouver la trace "d’enfants hémophiles" étrangers contaminés par du "sang non chauffé vendu à une époque où l’on savait qu’il était mortel (postérieurement au 22 novembre 1984)". L’administration française savait en effet à cette époque que les produits sanguins non chauffés présentaient des risques de contamination, rapporte Le Parisien. Ce n’est que le 1er octobre 1985 qu’elle a interdit le remboursement des lots litigieux par la Sécurité sociale.

Seulement, les laboratoires Mérieux –mis en cause dans cette affaire– ont pu continuer à écouler leurs stocks à l’étranger. Géraldine Chavrier regrette que les victimes, dont les vies ont été "brisées", n’aient "jamais" reçu réparation. Il est en effet très difficile de prouver que les contaminations sont bien le fait de lots qui étaient issus des laboratoires Mérieux après le 22 novembre 1984: les dossiers médicaux dans les pays en question ne sont "guère tenus", affirme Le Parisien.

Des dossiers qui n'avancent pas

Géraldine Chavrier lance cet appel alors que sera diffusé lundi soir sur Canal + un documentaire sur l’histoire de cinq enfants irakiens morts du Sida après avoir été transfusés par des poches de sang contaminé françaises. Seulement, la réalisatrice de "Sang contaminé: l’autre scandale" n’a pas eu accès aux informations qui "manquent [aussi aux] juristes pour avancer dans ce dossier", regrette l’universitaire.

Elle exhorte donc les "médecins étrangers", les "personnels des hôpitaux étrangers" ou encore "les anciens employés de laboratoires français sur lesquels pèsent le soupçon" à se manifester.

M.K.