Salles de shoot à Paris: un premier débat public sous tension

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La première réunion publique sur la future salle de consommation de drogue qui sera expérimentée à Paris près de la gare du Nord s'est tenue mercredi soir dans une ambiance tendue, même si le lieu d'implantation n'a pas encore été fixé.
Le gouvernement a donné début février son feu vert pour tenter l'expérience d'une salle de consommation de drogue à Paris, une première en France. Destinée aux toxicomanes de rue précarisés, elle doit leur permettre de consommer leurs drogues dans de bonnes conditions d'hygiène, sous supervision de personnels de santé, et de réduire les troubles à l'ordre public.
Devant un public partagé entre partisans et opposants au projet, le maire PS du Xe arrondissement Rémi Féraud a affirmé en ouverture des débats qu'il n'avait "pas encore trouvé de lieu", mais que "l'objectif était bien d'installer la salle dans le quartier Gare du Nord-Lariboisière". "On n'en veut pas", ont aussitôt crié certains riverains.
Une salle ouverte sept jours sur sept
Dans un débat parfois couvert par les hués ou les applaudissements, ses détracteurs lui ont notamment reproché une "fausse concertation", alors que "la décision est déjà prise", et ont manifesté leurs inquiétudes de voir se concentrer les trafics de drogue autour de cette salle qui devrait être ouverte "7 jours sur 7, huit heures par jour", pour "150 passages par jour", selon Elisabeth Avril, directrice de l'association Gaia-France, qui défend le projet.
Plusieurs ont dénoncé des agressions de toxicomanes dont ils ont déjà été victimes, regrettant la faible présence policière dans le quartier. Myriam El Khomri, adjointe à la sécurité, a précisé qu'un renforcement des effectifs de police autour de la gare avait été demandé avec l'ouverture de la salle.
Mais d'autres habitants ont estimé que cette salle pourrait "permettre de "limiter les dégâts", pour "accompagner les toxicomanes vers une sortie de l'addiction". "Il faut voir ce qu'on peut faire de positif, je crois qu'on peut soutenir ce projet", a estimé un enseignant.
Le projet coûterait "entre 500.000 et un million d'euros par an" selon la mairie. La ville de Paris et la région participeront à l'investissement, les frais de fonctionnement des trois ans d'expérimentation seront à la charge de la Sécurité sociale.
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