Royaume-Uni: un coupe-faim proche de l'Ozempic va pouvoir être prescrit contre l'obésité

Ce produit, connu sous le nom de sémaglutide ou Wegovy, est similaire à l'Ozempic, un antidiabétique détourné pour favoriser la perte de poids, non sans risques.

Des rumeurs circulaient jusqu'ici quant à son utilisation par des célébrités pour perdre du poids. Le sémaglutide, un médicament notamment commercialisé sous le nom de Wegovy, a reçu ce mercredi une autorisation de mise sur le marché, sous réserve de prescription, de la part des autorités sanitaires britanniques. La décision doit rentrer en application sous trois mois

Le traitement, délivré sous forme de crayon à injection, permet de libérer dans l'organisme une molécule habituellement produite après un repas, ce qui permet de produire une impression de satiété chez la personne bénéficiaire. Sa mise sur le marché devrait "changer la donne" selon plusieurs experts alors qu'il représente déjà un espoir pour de nombreuses personnes cherchant à perdre du poids.

Les autorités sanitaires britanniques préviennent toutefois que ce traitement n'est pas une alternative mais un complément à un régime alimentaire sain et une pratique sportive régulière, rapporte The Independent.

Le traitement de l'obésité par sémaglutide pour les personnes non-diabétiques n'est pas autorisé en France pour le moment mais la situation pourrait changer sous peu: la Haute autorité de santé a émis un avis favorable en vue de sa mise sur le marché en juillet 2022, ouvrant ainsi la voie à une commercialisation.

Perte de poids de 12% en moyenne

Les études menées au Royaume-Uni montrent que les personnes traitées au Wegovy voyaient leur poids diminuer de 12% en moyenne à l'issue des 68 semaines de programme durant lesquelles elles ont reçu une injection hebdomadaire. La durée maximale du traitement autorisé pour les patients britanniques est de deux ans.

Ce traitement sera délivré uniquement sur prescription médicale aux personnes présentant un indice de masse corporel (IMC) supérieur à 35, c'est-à-dire des niveaux d'obésité de classe 2 (de 35 à 40) et 3 (supérieur à 40, surnommé "niveau d'obésité morbide"). Certaines personnes présentant un IMC simplement supérieur à 30 pourront également, dans certains cas, bénéficier des injections.

Ces personnes devront également présenter au moins une comorbidité liée à leur poids comme l'hypertension artérielle, une maladie cardiovasculaire ou encore un syndrome d’apnée du sommeil.

"L'efficacité du semaglutide change véritablement la donne dans le traitement médical de l'obésité, une maladie chronique qui raccourcit la vie en raison de ses nombreuses complications", juge le professeur Nick Finer, du Centre britannique pour la prévention des maladies cardiovasculaires.

Le traitement fait également l'objet de certaines réserves. Il pourrait notamment être érigé en "solution miracle" facilement accessible pour des personnes souffrant de trouble du comportement alimentaire ou vulnérables, juge l'organisation caritative Beat, qui lutte contre ces troubles au Royaume-Uni. Or, cette illusion pourrait selon elle rendre plus difficile une potentielle guérison.

Similaire à l'Ozempic, un antidiabétique détourné

Le sémaglutide est également contenu dans l'Ozempic, un antidiabétique détourné de son utilisation première et conseillé par des nombreuses personnes, notamment sur TikTok, pour favoriser la perte de poids.

En France, les autorités sanitaires ont mis en garde contre le mésusage de ce produit qui peut "entraîner des effets indésirables potentiellement graves, tels que des troubles gastro-intestinaux, des pancréatites ou des hypoglycémies". L'entreprise qui produit le médicament, Novo Nordisk, estime de son côté qu'un recours trop important, notamment par des personnes non-diabétiques, pourrait aussi entraîner des difficultés d'approvisionnement pour les personnes qui s'en serve pour réguler leur glycémie.

Glenn Gillet