BFMTV
Santé

Pass sanitaire: le syndicat des professionnels infirmiers s'inquiète du risque de "retards de diagnostics ou de traitements"

Une équipe de soignants au chevet d'un malade du Covid-19 à l'hôpital de Bastia en Corse, le 5 août 2021

Une équipe de soignants au chevet d'un malade du Covid-19 à l'hôpital de Bastia en Corse, le 5 août 2021 - Pascal POCHARD-CASABIANCA © 2019 AFP

L'entrée en vigueur du pass sanitaire dans les établissements de santé va entraîner "une quantité de situations qui posent problème", selon Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat.

Le pass sanitaire "n'a pas pour effet de limiter l'accès aux soins" a précisé le Conseil constitutionnel dans sa décision rendue jeudi. C'est pourquoi à compter du 9 août, la présentation d'un pass sanitaire sera obligatoire pour "les seules personnes accompagnant ou rendant visite aux personnes accueillies dans ces services et établissements, ainsi qu'à celles qui y sont accueillies pour des soins programmés", mais pas pour les patients des services d'urgence.

Cependant, l'entrée en vigueur de cette mesure pourrait entraîner "des retards de diagnostics ou de traitements" a alerté Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers, interrogé par franceinfo. "Le Conseil de l'Ordre des médecins avait justement alerté" sur ce risque quelques jours avant la décision rendue par les "Sages", a-t-il rappelé.

"Il y a un risque de perte de chances, de retards de diagnostics ou de traitements, en bloquant un certain nombre de patients programmés qui sont peut-être simplement en cours de parcours de vaccination", a estimé le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers.

Une "quantité de situations qui posent problème"

Même si le pass ne sera pas exigé pour être pris en charge en urgence, il le sera pour l'entourage des patients de ce service.

"Prenons l'exemple d'une famille qui se promène tranquillement. L'un va avoir un accident de la circulation, un accident vasculaire cérébral, un problème cardiaque. Il va être admis en urgence, sans problème, mais les proches vont être bloqués, vont devoir trouver un laboratoire ou une pharmacie pour faire un PCR, attendre le résultat afin de rejoindre leur proche", a expliqué Thierry Amouroux avant d'ajouter: "il y a quantité de situations qui posent problème. Il y a plein d'aberrations."

Emilie Roussey