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Santé

Paris: une unité mobile de dépistage installée dans la rue pour les travailleurs immigrés

Une unité mobile de diagnostic et de dépistage a été installée fin avril dans le nord de Paris pour les travailleurs immigrés

Une unité mobile de diagnostic et de dépistage a été installée fin avril dans le nord de Paris pour les travailleurs immigrés - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Opérationnel depuis fin avril, ce centre a déjà accueilli près de 160 patients dont 24 ont été testés positifs au Covid-19.

Dans le nord de Paris, une unité mobile de diagnostic et de dépistage (UMDD) a été installée sur un trottoir afin de repérer les travailleurs immigrés volontaires contaminés par le coronavirus, pour les orienter vers un suivi médical et une éventuelle mise en quarantaine.

Travailleurs maliens, sénégalais et mauritaniens, les plus représentés, se sont d'abord demandés ce que venaient trafiquer ces blouses blanches, gantées et masquées, au pied de leur résidence.

"Je ne parle jamais de Covid ni de dépistage, surtout au début: cela aurait été mal vu" confie le Dr François Teboul, un ancien urgentiste qui se remémore la méfiance dans les couloirs quand il en a fait le tour, le premier jour. "Je propose de vérifier la tension, le diabète... Il a fallu deux semaines pour établir la confiance", dit-il.

Dressée le 21 avril dans un bungalow préfabriqué, l'unité est désormais installée dans son paysage de barres lugubres et ronds-points désenchantés. Vendredi matin, quatre consultations sont inscrites à l'agenda et quelques hommes patientent devant la porte.

24 cas suspects

L'initiative - qui a déjà permis de recevoir près de 160 patients dont 24 cas "suspects" ont subi un test PCR positif - est née de sociétés de fourniture de matériel, d'équipements médicaux et de téléconsultation. Leurs dirigeants s'y impliquent bénévolement.

"La Mairie de Paris a tout de suite suivi notre idée, amener des unités de santé au plus près des populations les plus fragiles", explique Arnaud Molinié, président de Loxamed.

A l'entrée, Nabil El Khedri leur tend un masque chirurgical et montre comment se laver les mains, longuement, au gel hydroalcoolique. A chacun, le jeune directeur-général de Loxam propose de voir le médecin. Si le visiteur a déjà rendez-vous, il l'introduit avec un masque FFP2 (plus performant) dans la seconde pièce, pour une téléconsultation. Entre deux passages, les deux pièces sont aérées et le mobilier, désinfecté.

"Beaucoup n'ont aucune couverture sociale, le fait qu'on soit là tout le temps a permis d'instaurer la confiance", relève Nabil. "Cette expérience pilote nous permet d'évaluer les craintes et les blocages".

Après ces trois semaines de tests, la Mairie de Paris serait prête à déployer de nouvelles unités, assure Arnaud Molinié. Et plusieurs grandes entreprises sont intéressées, au moment d'accueillir leurs employés déconfinés à partir de lundi.

Me.R. avec AFP