Opioïdes: le tramadol et la codéine seront prescrits sur ordonnance infalsifiable à partir du 1er décembre

Des comprimés de Tramadol à Quimper, dans le Finistère, le 17 janvier 2020 - AFP
Le tramadol et la codéine, médicaments opioïdes qui continuent de faire l'objet d'usages abusifs en France, devront être prescrits sur une ordonnance dite "sécurisée" c'est-à-dire infalsifiable, à compter du 1er décembre, annonce ce jeudi 26 septembre l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Le tramadol est le principal traitement de la famille des opioïdes. Ces derniers sont généralement utilisés comme antidouleurs, mais présentent un risque élevé de dépendance avec d'importants risques pour la santé.
La codéine est aussi un médicament opioïde utilisé pour soulager la toux et la douleur légère ou modérée, qui peut créer une dépendance lorsqu'elle est utilisée à fortes doses et sur une longue durée.
Ces médicaments ne peuvent être dispensés que sur présentation d'une ordonnance.
Plusieurs critères pour rendre l'ordonnance infalsifiable
Malgré plusieurs mesures déjà prises pour réduire les risques de mésusage, différentes enquêtes ont montré la persistance des cas de d'abus, de surdosages, de dépendance et de présentation d'ordonnances falsifiées pour ces traitements.
Afin de réduire encore les risques, l'ANSM annonce qu'à compter du 1er décembre, les médicaments contenant du tramadol ou de la codéine, seuls ou en association à d'autres substances (paracétamol, ibuprofène...) seront dispensés uniquement sur présentation d'une ordonnance sécurisée.
Ce type d'ordonnance doit remplir des critères visant à la rendre infalsifiable: mention d'informations obligatoires pré-imprimées en bleu permettant d'identifier le professionnel de santé prescripteur, apparition d'un filigrane représentant un caducée, présence de carrés en micro-lettres pour rendre la falsification difficile, grammage minimum fixé à 77 g/m2...
Réduction de la durée maximale de prescription de la codéine
Le dosage, la posologie et la durée du traitement devront être rédigés en toutes lettres.
Autre mesure annoncée jeudi: comme pour le tramadol, la durée maximale de prescription de la codéine sera réduite à 12 semaines à compter du 1er décembre. Au-delà, la poursuite d'un traitement par codéine nécessitera une nouvelle ordonnance.
Ces deux mesures concernent également la dihydrocodéine, analgésique utilisé pour soulager les douleurs modérées à sévères.
Les opioïdes, prescrits et consommés de manière largement incontrôlée aux États-Unis, y ont provoqué une crise sanitaire massive ces dernières décennies, en particulier avec le fentanyl.
En France, la situation est sans commune mesure, mais nombre de professionnels de santé s'inquiètent d'une augmentation des cas d'usage détourné d'opioïdes comme le tramadol, notamment utilisé comme sédatif.