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Non, le chocolat ne vous remonte pas le moral

Les chocolats de Noël sont délicieux, mais ils ne remontent pas le moral. (illustration)

Les chocolats de Noël sont délicieux, mais ils ne remontent pas le moral. (illustration) - Pierre Andrieu - AFP

Ni le chocolat, ni d'autres aliments, ne permettent de vous remonter le moral après un coup de blues, selon une étude américaine. Seul le temps fait son oeuvre. Quant au chocolat, c'est bon, tout court.

La nouvelle pourra décevoir un peu, surtout à l'approche des fêtes de fin d'année: le chocolat n'est probablement d'aucune utilité pour garder le moral. Pas plus que la pizza, la glace ou tous les aliments sucrés ou riches dont vous rêvez après une déception amoureuse ou une dispute avec votre chef. C'est du moins la conclusion d'une étude menée sur une centaine de volontaires et publiée dans Health Psychology.

La méthode utilisée par les chercheurs de l'université du Minnesota, aux Etats-Unis, est simple. Les 100 sujets ont dû, dans un premier temps, citer les trois aliments dits "réconfort" qui les aident à se sentir mieux lorsqu'ils n'ont pas le moral. Sans surprise, c'est le chocolat qui a été mentionné le plus souvent, dans 26% des cas, tandis que 18% des personnes ont cité la glace et 16% les cookies.

Plus des trois quarts d'entre eux se sont dits d'accord avec la phrase suivante:

"Je suis sûr(e) que manger un aliment réconfortant me fera me sentir mieux".

Manger du chocolat, autre chose, ou rien, peu importe

Convaincus que leurs aliments préférés leur redonnaient le sourire, les participants ont visionné une semaine plus tard plusieurs scènes de films tristes, anxiogènes ou qui faisaient peur, parmi lesquels Le choix de Sophie, Armageddon, et Démineurs. Après ce visionnage, tous les sujets ont admis qu'ils se sentaient déprimés ou angoissés.

Ils ont alors été séparés pour manger un aliment riche en chocolat, ou leur aliment favori.

L'expérience a été menée une nouvelle fois une semaine plus tard. Mais à l'issue de la projection, un groupe a consommé un aliment bon mais pas du chocolat, un autre a dû se contenter d'une barre de céréales et le dernier groupe n'a rien reçu à manger.

On peut quand même manger du chocolat

Après chaque séance, on leur a demandé s'ils estimaient que leur moral s'était amélioré. Et tous les participants ont répondu que oui. A chaque fois. "Nous ne nous attendions pas à cela", a réagi Traci Mann, qui a dirigé l'étude, citée sur le site de la radio américaine NPR. "On a répété l'étude parce qu'on n'y croyait pas", ajoute-t-elle.

Une unanimité qui tend à montrer que, avec ou sans chocolat, les émotions négatives se dissipent naturellement avec le temps. Il n'existe pas de remède magique. "Les aliments-réconfort ont conduit à des améliorations significatives de l'humeur", convient l'étude, mais non sans préciser immédiatement après: "mais pas plus que d'autres aliments ou que l'absence de nourriture". 

D'après un professeur de nutrition cité par NPR, David Levitsky, "aller mieux n'a rien à voir avec la nourriture, dont l'impact psychologique est vraiment très faible". Bien souvent, les aliments-réconforts sont en fait ceux qui nous rappellent notre enfance ou des souvenirs positifs, explique-t-il. Il n'y a donc aucun mal à manger du chocolat quand le moral n'est pas au beau fixe, dans la mesure du raisonnable. Tant mieux car chaque Français en mange en moyenne 6,6 kilos par an. Ouf...

A. D.