BFMTV
Santé

Mpox: ce que l'on sait du profil de la patiente infectée par le clade 1b, une première en France

Vue prise le 29 mars 2011 du Centre Hospitalier Ponchaillou (CHU) à Rennes

Vue prise le 29 mars 2011 du Centre Hospitalier Ponchaillou (CHU) à Rennes - DAMIEN MEYER / AFP

Un premier cas du variant 1b du virus mpox a été identifié par les autorités sanitaires françaises ce lundi 6 janvier. La patiente, une femme d'une trentaine d'années, est prise en charge par les services de santé. Son état n'inspire aucune inquiétude.

Une femme, trentenaire... Le profil de la première porteuse du "clade 1b" du virus mpox se précise. C'est le 6 janvier dernier que le ministère de la Santé a confirmé l'observation sur le sol français d'un premier cas de cette souche de la maladie ayant provoqué l'inquiétude de l'OMS.

• Suspicion dès le 20 décembre

C'est une patiente - à l'identité maintenue secrète - qui a présenté des boutons évocateurs vers le 19 ou 20 décembre. Elle a alors consulté un médecin généraliste qui a pensé à une suspicion de mpox, nouvelle appellation de la "variole du singe". Au cours du rendez-vous, le professionnel a fait le lien avec le voyage du petit ami de la patiente et du frère de ce dernier en République démocratique du Congo, où circule la maladie.

Le médecin libéral a alors contacté l'astreinte du service de maladies infectieuses du CHU de Rennes qui a reçu la jeune femme en consultation. Un prélèvement a été effectué, il est revenu positif.

S'agissant du premier cas déclaré de clade 1b sur le sol français, un deuxième prélèvement a été réalisé pour confirmer l'infection. De leur côté, les deux hommes s'étant rendu en RDC ont déclaré ne pas avoir eu de symptômes. Comme la patiente allait bien, elle n'a jamais été hospitalisée.

• Des cas contact "relativement peu nombreux"

Faut-il craindre une chaîne de contaminations? L'enquête épidémiologique, l'incubation, c'est-à-dire la période entre la contamination et la survenue de symptômes, peut durer jusqu'à 3 semaines.

Toutes les personnes croisées par la malade les trois semaines précédentes ont été reçues en consultation. Par chance, elle n'a pas travaillé la période où elle était contagieuse, les cas contact "étaient relativement peu nombreux", selon un soignant.

S'agissant du personnel hospitalier qui s'est occupé d'elle, étant donné que les soignants étaient au courant qu'il s'agissait d'une suspicion de mpox, des précautions avaient été prise : des gants, et le masque étaient déjà obligatoire en raison de l'épidémie de grippe notamment.

Une à deux personnes ont dû être vaccinées en raison d'un contact sans précaution avec la patiente car la transmission se fait principalement par un contact avec les lésions.

• "Pas d'inquiétude" des autorités françaises

Le clade 1b a été identifié dans le monde pour la première fois fin 2023. Selon le Pr Pierre Tattevin, chef du service de maladies infectieuses et réanimation médicale au CHU de Rennes, "il circule encore activement au Congo, où la mortalité est estimée autour de 4%. Il a l'air plus agressif que le clade 2" explique-t-il à BFMTV.

"Ce qui ne veut pas dire du tout que l'on aurait le même taux chez nous, compte tenu des conditions de prise en charge", poursuit le spécialiste.

Malgré la circulation de clade depuis plus d'un an, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), moins de dix cas ont été importés: un en Suède, cinq en Allemagne, un en Belgique, et quelques cas au Royaume-Uni. Des cas de transmission secondaire ont ensuite été recensés uniquement en Allemagne et au Royaume-Uni.

En France, les autorités sanitaires recommandent la vaccination pour les personnes à haut risque d'exposition: les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, rapportant des partenaires multiples, les travailleurs du sexe et toutes les personnes qui cohabitent avec ces publics.

Symptômes, vaccin, contamination... Tout savoir sur le Mpox
Symptômes, vaccin, contamination... Tout savoir sur le Mpox
26:12

Le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a par ailleurs assuré qu'il n'y avait "pas d'inquiétudes à avoir" sur la présence de ce virus en France, en marge d'une visite du CHU.

Margaux de Frouville et Tom Kerkour