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"Moins sévère", "plus classique": le prudent optimisme du Conseil scientifique sur le variant Omicron

Le variant Omicron du coronavirus

Le variant Omicron du coronavirus - Justin TALLIS © 2019 AFP

Les Professeurs Yazdan Yazdanpanah et Bruno Lina, membres du Conseil scientifique, ont tous deux exposé sur BFMTV des raisons d'espérer face au variant Omicron, extrêmement contagieux mais moins dangereux que les précédents.

Deux approches, mais une même conclusion. Les Professeurs Yazdan Yazdanpanah et Bruno Lina, tous deux membres du Conseil scientifique, se sont voulu rassurants sur l'évolution du virus du Covid-19 et du variant Omicron.

Réagissant aux mesures d'isolement allégées pour les personnes positives au Covid-19, le premier, invité de BFMTV dimanche soir a estimé qu'"on est devant un variant, qui, on le sait maintenant, est moins sévère que les variants précédents: de 50 à 80% moins sévère". Des études conduites au Royaume-Uni et l'expérience de ce qui s'est passé en Afrique du Sud, pays où le variant s'est développé, permettent en effet à la communauté d'en savoir plus sur Omicron, très contagieux mais apparemment moins virulent que Delta.

"On est devant un variant qui a une durée, avant l'apparition des symptômes, qui est passée de cinq à trois jours. On est devant une population, si on prend les plus de 12 ans, qui a reçu à 90% deux doses de vaccin", a détaillé Yazdan Yazdanpanah, précisant qu'"on est devant des éléments complètement différents de ceux d'avant, donc il faut s'adapter".

Un virus dont l'évolution sera peut-être "moins rapide" et qui entrera "dans les rangs des virus saisonniers"

Toujours sur notre antenne, ce lundi matin, Bruno Lina a quant à lui expliqué que l'émergence du variant Omicron signfique qu'"on est encore dans un processus évolutif du virus, c'est-à-dire qu'il s'adapte aux personnes qu'il infecte".

"Dans un contexte où il y a de plus en plus d'immunité collective, le virus, pour continuer à avoir un potentiel épidémique, doit évoluer. Mais cette évolution est clairement différente de celle qu'on a pu voir jusqu’à présent, parce qu'il y a eu toute une série de mutations observées et ces mutations sont très significatives pour le virus avec un changement de sa biologie", a-t-il détaillé.

Auparavant, le virus conduisait "plutôt des infections des voies aériennes inférieures graves avec des formes pulmonaires sévères". Dorénavant, chez les personnes immunisées, "cela donne plutôt des infections des voies aériennes supérieures".

"Donc on a une sorte de changement sur le tropisme du virus, et c'est peut-être un signe d'évolution significative vers un virus moins sévère, plus classique", a-t-il ajouté.

Si cela n'exclut en aucun cas l'émergence de nouveaux variants, le virus peut être en train de ralentir ses mutations: le virus "va continuer à évoluer mais peut-être dans une évolution moins rapide que ce qu'on a vu jusqu’à présent, c'est-à-dire qu'il va rentrer dans les rangs des virus saisonniers, des autres coronavirus qui ont une évolution visible sur dix mois au lieu de l'être sur quelques mois".

Sur France Inter ce lundi matin, le ministre de la Santé Olivier Véran a exprimé la même idée, indiquant que "très peu" de patients sont actuellement en réanimation à cause d'Omicron, qui sature plus les "lits d'hospitalisations traditionnelles". A l'inverse de Delta, qui sature les services de réanimation.

Fanny Rocher